Deux contrats conclus avec des Chinois dans le domaine du rail ont été annulés. Décidément, rien ne va plus dans le département de Amar Tou. Des contrats sont annulés en cascade avec des consortiums étrangers et mixtes. On acumule des retards de livraison qui reviennent cher à l'Etat, aussi bien dans la réalisation du tramway que dans celle du fameux métro ou encore dans le secteur du rail. Concernant ce dernier, deux contrats n'ont pas été validés récemment par la Commission nationale des marchés publics (CNM), ceci, sans précision aucune. Il s'agit de l'annulation pure et simple d'attribution de deux contrats de réalisation passés provisoirement avec le groupe chinois Ccecc qui se montent à 1,1 milliard de dollars. Ces contrats, évalués à près de 600 millions de dollars, rappelle-t-on, avaient été remportés en janvier 2010. Ils concernent la réalisation des lignes ferroviaires reliant Boughezoul à M'sila sur 151 km et Tissemsilt à Boughezoul sur une distance de 139 km. Toutefois, le troisième contrat, d'un montant de 850 millions de dollars, attribué au même groupe en janvier 2010 n'a pas été annulé. Il prévoit la réalisation, dans un délai de 46 mois, d'une ligne ferroviaire entre Saïda et Tiaret. Faut-il rappeler aussi, le retrait, en mai dernier, d'un projet ferroviaire, à l'autre groupement sino-algérien composé de CRG Ltd (Chine) et Infrarail (Algérie). Il s'agit d'un projet de construction d'une ligne de 153 km entre Tiaret et Saïda d'un montant de plus de 870 millions de dollars. Cette annulation est intervenue après un avis défavorable de la Commission nationale des marchés publics. Il y a lieu de signaler que Anesrif procède automatiquement à l'annulation des appels d'offres, dès qu'il y a «soupçon de corruption.» A plusieurs reprises, l'agence avait, en effet, annulé des contrats après les avoir attribués provisoirement. Ces annulations pourraient être à l'origine des retards de la modernisation des chemins de fer. Les autres facettes des transports en souffrance sont incontestablement ceux du métro et du tramway qui traînent en longueur en attendant la pose définitive de ses rails. Plusieurs promesses de dates d'achèvement de ces projets ont été reportés maintes fois. Ce projet tant attendu, devant être reproduit dans plusieurs métropoles du pays, est pris mal en patience par les commerçants longeant le tracé des lignes et par les automobilistes qui se plaignent continuellement de l'encombrement causé par des travaux qui frôlent l'éternité. Des défaillances techniques de conception sont signalées ici et là, notamment dans la gestion, comme ce fut le cas d'annulation du contrat de gestion passé avec la firme française Keolis et qui a été transféré à l'Entreprise nationale de transport urbain et suburbain (Etusa) dont l'expérience dans le domaine reste à prouver sur le terrain. La compagnie française Alstom, partie prenante dans les projets d'électrification des chemins de fer, du tramway et d'une partie du projet métro a été, pour sa part, mise en garde contre tout retard dans les délais de réalisation. Dans ce cas de figure, l'Algérie refuse de conclure des contrats d'enveloppes supplémentaires, en plus de ce qui a été convenu sur les premières conventions. Ces retards coûtent à l'Algérie la bagatelle de plusieurs millions de dollars résultant de l'augmentation des prix des intrants sur le marché mondial. Ces retards pourraient coûter au Trésor, des pertes oscillant entre 15 et 20% de la valeur totale des transactions conclues, ce qui équivaudrait à pas moins de 60 millions de dollars, estime-t-on.