En dépit de la nouvelle dynamique, l'impact sur la vie du citoyen reste minime. La troisième session de l'APW de Bouira pour l'exercice 2010 s'est ouverte mardi et clôturée jeudi. A l'ordre du jour, la rentrée sociale, le secteur de l'hydraulique, le secteur des mines et les divers. Les travaux de cette première journée se sont caractérisés par la lecture des rapports des directions de l'éducation, de l'enseignement supérieur, des oeuvres universitaires et de la formation professionnelle. L'assistance a été pilonnée de chiffres, précédés souvent par des compliments réciproques et les louanges mutuelles. Il en sera de même pour le secteur de l'hydraulique. Il aura fallu l'intervention du wali qui, sans complexe et avec une franchise exemplaire, rappellera que ce qui a été fait reste insuffisant et que la wilaya a besoin d'un élan collectif pour sortir de sa situation. Certes, il existe une nouvelle dynamique, il y a de réels efforts, mais l'impact sur la vie du citoyen reste minime. Pour le secteur de l'éducation par exemple, le responsable parlera des nouvelles structures inaugurées, il annoncera que la rentrée s'est faite dans d'excellentes conditions. De l'avis des élus, ce constat reste loin de la réalité puisque après un mois de cette rentrée, des parents parlent encore de livres non réceptionnés, d'élèves transférés dans d'autres établissements sans même daigner consulter les parents. Le cas du CEM Ben Badis et du nouveau lycée 140 Logements sont deux exemples concrets. Tenant à ouvrir ces établissements coûte que coûte, des élèves sont amenés à faire des kilomètres pour rejoindre leurs nouveaux établissements pourtant scolarisés à quelques mètres de leurs anciennes écoles. Pour le secteur universitaire, c'est un représentant qui lira le rapport en lieu et place du directeur parti à Laghouat en mission. Là aussi, les chiffres pleuvront et donneront l'impression que tout va bien alors que dans l'enceinte du centre Mohand-Oulhadj, la grogne est permanente. La très grande majorité des enseignants de ce centre qui compte plus de 10.000 étudiants sont des encadreurs détenteurs de magister catégorie B, et seuls 9 enseignants sont des docteurs. L'intervenant a passé sous silence les conflits qui ont ébranlé cette enceinte l'année passée. Un élu exhibera une plate-forme de revendications émanant des étudiants et s'interrogera sur les raisons qui ont poussé les responsables à ouvrir une filière pour la fermer cette année. Pour les oeuvres universitaires, même si les chiffres avancés font apparaître un déficit en lits, le responsable trouvera l'occasion d'affirmer que la rentrée s'est déroulée dans d'excellentes conditions. Toujours dans cette exposition de chiffres, c'était de la formation professionnelle qui a pris le relais. Même si le rapport du directeur reste proche de la vérité, puisque le secteur connaît un réel essor depuis deux années, certaines remarques ont été faites notamment celles qui concernent la stratégie mise en place et qui doit prendre en considération les spécificités de la wilaya. Le secteur des mines et de l'énergie inscrit comme second point après l'hydraulique, a connu un véritable bond puisque le taux de couverture en électricité est de l'ordre de 98% et celui du gaz est passé de 32 à 48%. «Le gaz n'est plus dans les villes mais dans les villages, et les prévisions pour l'année 2014 donnent une couverture de 80% de la wilaya», annoncera le premier responsable de la wilaya. Les problèmes inhérents à l'eau qui ont caractérisé l'été dernier ont pour origine un dysfonctionnement dans la gestion de ce secteur. Même si, à l'unanimité, les présents ont reconnu les efforts consentis par la direction, subsistent encore quelques points noirs. Des régions entières attendent d'être raccordées au réseau AEP depuis les barrages de Koudiet Acerdoune et Tilesdit. Plusieurs agglomérations souffrent du manque d'eau et de l'inexistence de réseau d'assainissement. L'apparition d'une épidémie et de maladie à transmission hydrique à Sour El Ghozlane a été exploitée par certains élus à des fins politiciennes. Omettant tout ce qui était positif, ces élus en ont fait une fixation et ont même demandé des sanctions contre les responsables de cette catastrophe. On apprendra en coulisse que c'est le parti de ces élus et leur mouvance qui ont creusé ce puits illicitement, lequel puits est à l'origine de l'épidémie. La séance consacrée aux divers permettra aux élus de revenir sur plusieurs points. Dans une réponse qui aura duré 1heure 18 minutes, le wali répondra avec une totale franchise. Reconnaissant les manques, il invitera les intervenants à être plus logiques et à éviter d'omettre parfois, intentionnellement, certains acquis pour ne parler que des insuffisances. «Réceptionner 13 structures de l'éducation en ce début d'année reste un record pour la wilaya. Distribuer plus de 3000 logements ruraux en une année, raccorder plus de 1400 foyers en gaz, lancer la totalité du programme 2010...» sont autant de prouesses dont le mérite revient à l'ensemble des responsables, nommés ou élus. es problèmes parfois sont indépendants de la volonté des responsables locaux quand, par exemple, les projets sont centralisés comme c'est le cas pour la majorité des projets de la direction de l'hydraulique. Après le clôture de la session, le président de l'APW M.Remili Mohamed a convié la presse à une cordiale rencontre où il est revenu sur les débats de cette session. «Notre wilaya connaît une véritable dynamique grâce à l'esprit d'entraide et de totale confiance entre les élus et l'administration»,dira le président en conclusion.