La générale de la nouvelle pièce de théâtre Akin I Lebhar, sera présentée aujourd'hui à 22h et demain à 15h au Théâtre régional de Béjaïa. En partant de l'idée de faire un petit tour dans le vaste répertoire de la chanson de l'exil, l'équipe à Bazou, le talentueux musicien de la capitale des Hammadites, a fini par tomber dans le filet d'un nouveau genre théâtral, qui peut s'apparenter au théâtre chanté, au music-hall ou à un cocktail de théâtre classique dans ses différents genres et comédies musicales. Ainsi, le mythique théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa récidive dans la production théâtrale en ces temps de vaches maigres du 4e art. De l'émigration à base socio-économique, à la recherche de travail et de revenu pour subvenir aux besoins de la grande famille, à une émigration clandestine que personnifient les harraga, en passant par l'émigration forcée qu'incarnent les exilés politiques, Bazou et ses partenaires ont monté un spectacle théâtral, une rétrospective allant des années 1940 à nos jours marquées par l'exil misérable des harraga. Un flash-back pour évoquer l'exil ponctué par la nostalgie du pays, l'amour de la patrie, les problèmes sociaux qui ont toujours fait l'ambiance des cafés au-delà de la mer, Ayemat I lebhar, l'autre rive de la mer, comme ont l'habitude de l'appeler les émigrés d'Algérie, qui, malgré les nombreuses et attractives tentations, n'ont pas pu s'intégrer. «L'idée a germé suite à notre envie de faire un petit tour dans l'océan de la chanson de l'exil. Et suite aux débats et concertations autour de cette idée originale, nous nous sommes retrouvés dans un champ vaste, riche et varié qui nous a permis de prendre cette direction pour aboutir enfin à un ´´non-vu´´ sur les planches, un nouveau genre de théâtre fait de mélange entre les différents styles de théâtre et des comédies musicales», explique Bazou, concepteur et réalisateur lors de la conférence de presse organisée mardi dernier pour présenter le nouveau-né du TRB, expliquant la forme avant le fond. «La thématique vise à raconter l'histoire, le vécu, à la fois de l'émigration et des émigrés depuis les années 1940 à nos jours. Raconter et faire un flash-back sur l'émigration avec ses différentes formes et aspects, par une pièce théâtrale, a été notre vision et objectif. Par ailleurs, même si l'histoire est parfois dramatique, nous avons essayé de porter beaucoup de lumière et de décors pour que l'émotion prenne le dessus sur les autres volets.» En tout, ils seront onze, entre comédiens et musiciens, à partager la scène pour faire voyager les adeptes du théâtre et de la musique à travers un flash-back raconté par les nombreux chanteurs de l'exil, tel Chikh El Hasnaoui, Zerrouki Allaoua, Slimane Azem, Dahmane El Harrachi, et autres artistes qui ont marqué de leur empreinte l'histoire des émigrés et de l'émigration. La Maison Blanche, la chanson d'El Hasnaoui sera le point de départ de la longue et mémorable histoire pour relater l'émigration sous tous ses aspects, dans un cocktail de théâtre, de chant et de comédie musicale. Une première expérience que le théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa tente d'explorer, histoire de sortir de l'ordinaire pour donner un nouveau souffle à l'activité théâtrale. Conçue par Bazou, (de son vrai nom Abdelaziz Yousfi), elle est réalisée par l'auteur et Belkacem Kaouene assistés de Yasser Nacereddine. La mise en scène est collectivement prise en charge par les musiciens et comédiens, en l'occurrence Bazou (guitare et mandole), Kheïreddine (banjo, guitare et mandole), Yacine et Rafik pour la musique, Belkacem Kaouene, Nesrine Aïtout, Warda Khima comédiens, Kaci, Mounia et Souhila choristes, Zahir scénographe, Walid et Idir machinistes.