Pour la seule wilaya de Médéa, 500 familles de nomades ont été recensées durant l'année 2002. Une opération de regroupement et de recensement des nomades dans les régions de Médéa et Aïn Defla, a été récemment déclenchée par les services de sécurité, afin de mettre à l'abri ces familles contre d'éventuelles attaques terroristes, apprend-on de source sécuritaire. Cette mesure permet également, indique-t-on, aux troupes de l'ANP, d'opérer dans les vastes steppes des Hauts-Plateaux et par voie de conséquence de repousser toute incursion terroriste. Pour la seule wilaya de Médéa, 500 familles de nomades ont été recensées durant l'année 2002 et ce, à la suite du massacre qui a eu lieu dans la wilaya de Chlef où deux familles avaient été froidement exécutées. Cibles potentielles pour les GIA, les nomades ont perdu pas moins de 8000 têtes d'ovins durant les trois dernières années, toutes volées par les acolytes des sinistres «émirs» Antar Zouabri et Abou Tourab. Ces derniers ont, dans leur rage, tué des ovins et brûlé des tentes de citoyens sans défense. Cette région, qui est devenue le quartier général d'Abou Tourab, a connu ces derniers mois une recrudescence terroriste qui s'est soldée par plusieurs massacres et faux barrages. Ces attaques étaient passées à une cadence supérieure après la liquidation au mois de janvier par les services de sécurité, du chef du groupe Aouaouka, Lakhdari Lakhdar, originaire de Ouzra, sévissant dans la région. Son successeur, non encore identifié avec exactitude, est non moins dangereux, est à la tête d'un groupe de six personnes, qui comptabilise à, lui seul, tous les actes terroristes de la région. Dans le but de le neutraliser et le mettre définitivement hors d'état de nuire, une importante opération de ratissage déclenchée, il y a quelques jours, dans ces régions, s'est poursuivie avec le pilonnage des maquis où des mouvements de terroristes sont suspectés. Un des responsables de l'opération nous a indiqué que «les forces de sécurité prendront le temps nécessaire pour exterminer ces hordes criminelles. Elles utiliseront tous les moyens en leur possession pour arriver à leur fin». Le périmètre à traiter s'étend sur des milliers de kilomètres carrés. Le relief étant constitué de maquis très denses et difficiles d'accès, rend le travail de l'ANP plus complexe. Ce sont les unités spéciales, constituées de commandos, qui aident à la progression des troupes militaires. D'après les officiers supérieurs qui dirigent l'offensive, le nombre de terroristes serait estimé à une cinquantaine d'éléments éparpillés à travers les maquis pour tenter d'échapper à l'ANP, alors qu'auparavant, on les estimait à une quarantaine. Cette opération est également appuyée par des tirs d'artillerie permettant, selon les responsables de l'intervention, de nettoyer les poches de résistance. Les terroristes continuaient à se mobiliser en occupant les maquis de l'Atlas tellien. On prétendait que la mort de leur émir national, Antar Zouabri, abattu par l'armée à Boufarik, avait porté le coup de grâce à ces «desperados» de l'islamisme radical. On assurait aussi que la guerre de succession provoquerait une hécatombe au sein de leur encadrement. Et voilà qu'on apprend que la succession de Zouabri a été réglée en quelques heures. Les groupes terroristes ont la peau dure et nécessitent davantage de moyens et d'intelligence pour venir à bout d'eux. Toutefois, comparativement aux élections législatives jalonnées par une série d'attaques meurtrières, les services de sécurité semblent, ainsi, avoir compris la leçon en prenant, cette fois-ci, les devants. Si aucun acte terroriste n'a été enregistré, le mérite revient à ce travail de fond.