Djelfa avec 1.164.870 habitants se hisse à la quatrième place des wilayas les plus peuplées. Les résultats préliminaires du 5e Recensement général de la population et de l'habitat ont livré au moins une surprise de taille. Djelfa s'est élevée au quatrième rang des wilayas les plus peuplées d'Algérie. Avec 1.164.870 habitants, elle surclasse Batna (1.126.809), Tizi Ouzou (1.119.646), Blida (1.009.752) ou bien Constantine avec seulement 943.112 habitants. A quoi est dû ce boom de la population pour propulser cette wilaya parmi les plus importantes en nombre d'habitants à travers tout le territoire national? Réputée pour sa vocation agropastorale, elle ne constitue pas un pôle économique d'une énorme importance, à l'exception de Aïn Oussera et, à un degré moindre, Messâad. Ces deux daïras pourraient être promues au rang de wilaya si le prochain découpage territorial venait à être concrétisé. Le taux d'accroissement de la population de Djelfa est l'un des plus élevés au niveau national. C'est ce que révèle le récent recensement. La wilaya de Tindouf arrive en tête avec 7,2%. Elle ne totalise malgré cela que 58.193 habitants. Djelfa avec 3,7% arrive en seconde position, mais elle totalise un gain qui avoisine les 500.000 habitants. Sa population totale, si l'on se fie au recensement de 1998, avait atteint 797.706 habitants, ce qui la situait au 13e rang, il y a tout juste 10 années. La principale activité économique de la capitale des Ouled Naïl étant l'élevage et le commerce du bétail, en particulier le cheptel ovin, ne peut expliquer à elle seul l'attrait exercé par Djelfa et les sept daïras dont est constituée la wilaya. D'autant plus que la sécheresse qui a affecté la région des Hauts-Plateaux a mis dans une crise terrible les éleveurs et le secteur si particulier de l'élevage ovin. L'hypothèse d'un afflux des populations nomades est donc à écarter sans gros risque de se tromper. Les chiffres du 5e Rgph (Recensement général de la population et de l'habitat) le confirment. Constituée de 6008 ménages, la population nomade recensée se chiffre à 58.353. Cela demeure insignifiant pour expliquer un tel phénomène. Enclavée dans les Hauts-Plateaux, la wilaya de Djelfa est limitrophe de M'sila, Tiaret, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla et Médéa. Aurait-elle connu un afflux de populations ciblées et victimes du terrorisme, parties se mettre à l'abri des hordes sanguinaires? Certaines régions de Médéa, à titre d'exemple, se sont dépeuplées. Cet exode massif a-t-il eu comme réceptacle la capitale des Ouled Naïl et ses agglomérations? Les chiffres du dernier recensement ne répondent pas à cette question. La déclaration du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pourrait donner naissance à un début d'indice. «Dans les années 60, 70 et 80, la population urbaine n'était que de 30% et le reste était rural. Cela signifie que les 2/3 de la population des villes sont des gens qui sont venus récemment de la campagne.» Et pourquoi? M.Noureddine Yazid Zerhouni n'en dira pas plus. A moins que la wilaya de Djelfa n'ait connu une fabuleuse explosion démographique. Le taux de croissance de sa population, qui est de 3,7% selon le 5e Rgph, est identique au taux de natalité de l'Algérie des années 80. Djelfa continue d'entretenir le mystère.