Cette situation est générée par l'obligation de s'installer en Algérie, faite aux laboratoires internationaux au temps de Saïd Barkat. Beaucoup de médicaments sont introuvables au niveau des officines. Selon quelques pharmaciens, près de 150 médicaments sont indisponibles, cela malgré les instructions fermes du ministre de la Santé Djamel Ould Abbès. Qui bloque alors la distribution des médicaments? N'est-ce pas qu'il s'agit là d'actes de sabotage surtout que les médicaments manquants sont vitaux et souvent irremplaçables? Une enquête du département de Ould Abbès s'impose au moment où l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens en dégageant une enveloppe financière de plusieurs milliards de dinars pour l'importation des médicaments. «Quand un médicament est enfin disponible, on nous approvisionne en petite quantité, de très loin insuffisante par rapport à la demande», dénonce un pharmacien contacté hier par l'Expression. Le même pharmacien cite à titre d'exemple, le «Seprilplus», un médicament introuvable depuis plus de trois mois, n'est ramené qu'en très petites quantités. «En tout état de cause, si la situation n'est pas corrigée, ce sont les malades qui trinqueront», prévient-il. Dans ce contexte, il faut dire que ce sont les cardiaques comme la majorité des malades chroniques ainsi que les enfants qui vont en pâtir suite à cette pénurie qui ne dit pas son nom. Preuve en est que «Fludex LA utilisé par les hypertendus, en cardiologie et angéiologie ainsi qu'en urologie et néphrologie, l'Ecazid en cardiologie, Digoxine et Moduretic sont indispensables depuis longtemps, soit entre 3 et 4 mois», affirme la majorité des pharmaciens et malades. Les pharmaciens privés et ceux qui travaillent dans les établissements de santé publique redoutent les effets que pourrait provoquer une pénurie de certains médicaments. Cela pèse lourd sur les malades et dans le monde hospitalier, souligne-t-on. Plus grave encore, on ne pourra plus faire baisser la température des petits enfants. Algifene est introuvable, depuis longtemps.La liste des médicaments indisponibles est très longue. Clamoxil 500, Ibuprosane et Niframicine, pour ne citer que ceux-la sont absents des officines. Selon les professionnels et d'autres intervenants dans ce secteur sensible, cette pénurie est générée, entre autres, par l'obligation d'investir en Algérie, faite aux laboratoires internationaux sous l'ère de Saïd Barkat. Seuls Pfitzer et Sanofid ont pu répondre à cette exigence. Pour rappel, un arrêté du 30 octobre 2008, fixant le cahier des charges relatif aux conditions techniques à l'importation des produits pharmaceutiques, oblige les importateurs et laboratoires à déposer un projet d'investissement dans les six mois qui suivent la souscription audit cahier. En fait, les laboratoires ont été mis dans l'obligation de fabriquer au moins un produit de leur gamme de fourniture sur le sol algérien. Une quarantaine de laboratoires ont réussi à implanter des unités de production. Mais, selon certains spécialistes, ces unités ne tournent que partiellement. L'importation des médicaments représente 70% de ce marché contre 30% de production locale. Une liste de 359 médicaments interdits à l'importation est établie. Enfin, face à cette situation, certains responsables de laboratoires pointent du doigt la loi de finances complémentaire 2009 et les mesures imposées pour le commerce international. Cela dit, la bataille n'est pas encore gagnée, puisque la facture d'importation s'alourdit. Le Syndicat national des pharmaciens, le Snapo, va encore plus loin en prédisant une pénurie plus sévère au regard des dispositions instaurées dans la loi de finances complémentaire 2009, celle relative au commerce extérieur. Quoi qu'il en soit, la production nationale reste dépendante de l'importation et de la bonne volonté des laboratoires médicaux.