Photo : Amel Bouakba Par Amel Bouakba Promouvoir le générique et encourager sa consommation en Algérie ? Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) est plutôt sceptique sur le sujet. Salah Eddine Menaa, l'un des représentants du syndicat, se veut catégorique : «S'il n'y a pas une révision des marges bénéficiaires sur les génériques, toutes les journées et les rencontres d'information organisées ici et là sur la promotion de ces produits vont tomber à l'eau.» Rencontré lors du premier Salon international du générique en Algérie, «Algenric», organisé la semaine dernière à la Safex, M. Salah Eddine Menaa n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour remettre en cause «les journées de sensibilisation et les mesures adoptées par les pouvoirs publics, qui n'associent pas les pharmaciens, pourtant les premiers concernés». Il a déploré le fait que «la marge bénéficiaire appliquée au princeps et au générique soit la même, ce qui n'encourage nullement la promotion de ce dernier». «Alors que, sous d'autres cieux, notamment dans les pays arabes, comme la Jordanie ou encore l'Arabie saoudite, le générique occupe une part importante grâce, entre autres, à une panoplie de mesures d'encouragement», explique-t-il. Notre interlocuteur estime en outre qu'«il est anormal que les pharmaciens, pierre angulaire dans la promotion du générique, ne soient pas associés à toutes ces campagnes de promotion». Driss Laid, membre du conseil national du SNAPO, est lui aussi du même avis. Il trouve qu'il est impératif de revoir toute la réglementation et de mettre en œuvre des mesures de soutien pour la promotion de ce type de médicaments. Selon nos interlocuteurs, «on ne va pas promouvoir du jour au lendemain le générique d'un coup de baguette magique : il faudrait cibler les prescripteurs et les pharmaciens si l'on veut réellement promouvoir le générique dans le pays». Mettre un système de marge bénéficiaire plus attractif pour les pharmaciens, qui sont 8 000 au total et dont une grande majorité est pénalisée par la réglementation en vigueur, est en somme l'un des plaidoyers du SNAPO. Car les obstacles qui entravent l'activité des pharmaciens sont nombreux. «Beaucoup d'entre eux sont endettés jusqu'au cou à cause de certaines mesures qui leur portent préjudice.» En effet, les pénuries qui ont touché certains médicaments, notamment celles survenues suite à la décision d'interdire ceux dont les génériques sont fabriqués en Algérie, et les marges bénéficiaires insignifiantes ont poussé bon nombre de pharmaciens à fermer boutique. Par ailleurs et s'agissant du générique, nos interlocuteurs diront que «ces produits qui font l'objet de contrôles rigoureux, notamment de la part du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), sont tout aussi efficaces que les produits d'origine». Tous les génériques disposent d'un certificat de bioéquivalence. «En tant que syndicat des pharmaciens, nous sommes satisfaits du contrôle des médicaments, d'autant plus que, depuis quelque temps, ce n'est pas seulement le principe actif qui est passé au peigne fin mais aussi les adjuvants du générique», de quoi, selon eux, rassurer le consommateur. Le générique est un médicament identique ou équivalent à celui d'une marque (appelé médicament princeps) mais il est cependant produit et vendu sous une autre marque. Notons par ailleurs que plusieurs banques proposent des formules de crédits destinés aux pharmaciens. C'est le cas de Natixis Algérie, qui vient de lancer un produit dédié aux pharmaciens, nous a indiqué Mlle Hamama Benmahmed. Il s'agit «de crédits de fonctionnement avec des taux préférentiels». Selon elle, «15% des officines sont déjà domiciliées à Natixis, dont 30% à Oran». A. B. Ce qu'il faut savoir.... Ce qu'il faut savoir.... Ce qu'il faut savoir.... On distingue trois types de génériques : 1-La copie-copie, c'est la copie conforme du médicament original : il s'agit de la même substance active, de la même quantité, de la même forme galénique et des mêmes excipients. 2-Les médicaments essentiellement similaires, avec la même substance active, quantité, forme galénique, mais toutefois seul l'excipient change. Ces génériques doivent uniquement prouver leur bioéquivalence avec le médicament original. 3- Les médicaments assimilables : des modifications minimes peuvent donner lieu à un changement de la forme galénique (comprimé au lieu de gélule par exemple), ces génériques doivent également prouver leur bioéquivalence avec le médicament original. Peut-on faire confiance au générique ? Le médicament générique est aussi efficace et sûr qu'un médicament de marque. Il doit impérativement disposer d'un certificat de bioéquivalence. La substance active du médicament qui fait tout leur intérêt a été utilisée pendant de nombreuses années. Ce sont des médicaments de confiance qui soignent bien et en toute sécurité. D'autre part, ils ont l'obligation légale d'être aussi efficaces que l'original. Produit par un laboratoire pharmaceutique agrée par les pouvoirs publics, le générique est soumis aux mêmes normes de qualité et de sécurité. De même, il doit obtenir une autorisation de mise sur le marché qui garantit sa qualité, sa sécurité et son efficacité. Le générique coûte en moyenne 30% moins cher que le produit d'origine. Il faut savoir enfin que la plupart des maladies peuvent être aujourd'hui traitées avec des médicaments génériques.