Campus a été établi pour aider les étudiants à retrouver le chemin des librairies. Ne pouvant se payer un minimum le concernant, c'est-à-dire ses livres et sa documentation universitaire, l'étudiant algérien petit à petit s'est trouvé contraint de limiter ses fréquentations des librairies. Pour accéder à ses besoins, il a opté pour une seconde alternative moins coûteuse et plus dans ses cordes ,qui est de s'inscrire dans les différentes infrastructures universitaires telles que les centres culturels, les bibliothèques nationales ou autres. Ceci lui permet d'avoir accès à tous les livres disponibles, pour une durée de temps allant de quinze à vingt jours. Au cours de l'année universitaire, cette méthode peut s'avérer bénéfique pour l'étudiant, mais en période d'examen, l'étudiant ressent très fortement le manque et la rareté du livre. Pour remédier à tout cela, le groupe Vivendi, et plus précisément les maisons d'éditions Dalloz, Dunod et Masson travaillant en collaboration avec la maison d'importation Omega, ont mis sur pied un programme, appelé «programme Campus», défini comme suit par M.François Bué, un responsable dans le groupe Vivendi: «C'est un programme qui donne accès aux meilleurs livres présentés sur le marché et cela au meilleur prix. Une sélection d'ouvrages universitaires et professionnels sera disponible à un prix adapté au pouvoir d'achat algérien. Soit une réduction de 40 à 50 % sur le prix public français, le but fixé est que l'étudiant en premier lieu et le lecteur en second retrouvent le chemin des librairies».Allant plus loin dans ses dires, il affirme: «Le programme vise à lutter contre deux écueils majeurs, celui de la diffusion du livre de qualité par la photocopie (les ouvrages trop onéreux sont malheureusement souvent photocopiés). Et celui de l'importation d'anciennes éditions et de «soldes», qui, dans le domaine universitaire, présentent le risque de faire travailler les étudiants sur des ouvrages dépassés dans les techniques et méthodes enseignées». Rappelons que ce programme a été lancé lors du 7e Sila, qui a eu lieu le mois dernier aux Pins Maritimes où les éditeurs français ont exprimé leur bonne volonté à collaborer avec l'Algérie. Il commencera à partir de la semaine prochaine à porter ses fruits, selon M.Bouanane , directeur général de OMEGA «la réalisation de ce programme commencera avec une séance de travail avec les plus grandes librairies d'Algérie: trois au centre d'Alger, deux au niveau Tizi Ouzou, deux à Oran, une librairie à Annaba, Tlemcen, et Constantine. Deux semaines d'activités culturelles et de rencontres, où entre autres seront organisées avec des séances-débats dans le but de comprendre les besoins du marché et des lecteurs». Au bonheur des étudiants ce programme verra l'apport des livres qui toucheront à tous les domaines: 37 titres en économie-gestion et sciences - techniques, 46 titres en médecine , 25 titres en sciences humaines. Un total de 127 titres, «provenant de nouvelles éditions parues en même temps qu'en France, et renouvelées à chaque nouvelle édition au même rythme que sur le marché français». Les premiers à être contents d'une telle initiative sont les étudiants qui contrairement à ce que l'on croit, jusqu'à aujourd'hui, ignorent l'existence d'un tel programme mais qui, une fois informés, se réjouissent et n'hésitent pas à exprimer leur enthousiasme comme le fait un étudiant en médecine «personnellement je n'ai jamais entendu parler de ce programme mais son application ne peut être que bénéfique». Une étudiante à l'ILE (Institut de langues étrangères) de Bouzaréah ajoute: «l'information n'a apparemment pas encore circulé dans le milieu estudiantin, mais je vous parie qu'une fois lancée, cela réjouira tous les étudiants et ça fera un problème en moins». Ce programme en premier plan entamera sa réalisation par la reconstruction des rayons universitaires algériens, pour arriver ensuite à reconstruire toute la chaîne du livre et tous les autres départements éditoriaux en Algérie. Des efforts et des moyens sont ressentis aujourd'hui sur le terrain qui restent bien sûr vérifiables dès la semaine prochaine dans les librairies. L'étudiant ou le simple lecteur retrouvera avec joie le plaisir de chercher, de trouver, mais surtout d'acheter.