Dix hadjis ont été blessés dans un accident de bus qui les transportait de Médine vers La Mecque, le conducteur s'étant assoupi au volant. Trois vieilles hadjates algériennes au total, sont mortes lors du pèlerinage de cette saison. L'une d'elles, âgée de 70 ans, est décédée hier, à Médine d'une crise cardiaque. La seconde, âgée de 50 ans, est venue de France quant à la troisième, 73 ans environ, est morte à La Mecque. L'on signale également que 10 hadjis algériens ont été blessés, hier matin dans un accident de bus qui les transportait de Médine vers La Mecque (400 km), le conducteur s'étant assoupi au volant. D'autre part, on signale plus de 560 personnes égarées qui ont été reconduites à leur lieu de résidence. En outre, au moins 700 hadjis algériens s'étaient rassemblés au début du mois à Médine pour protester contre le retrait, par les autorités saoudiennes, de leurs cartes «spécial Hadj» ainsi que leur passeport au niveau de l'aéroport de la ville. Cette opération, qualifiée de discriminatoire par les protestataires, s'est déroulée en l'absence de membres de la mission algérienne dépêchée sur les Lieux Saints pour assister les pèlerins algériens. Par ailleurs, les pèlerins se sont vus retirer leurs billets d'avion au niveau de l'hôtel qui les a hébergés, en l'occurrence «Dharat El Andalous». Les déboires vécus par nos hadjis ne s'arrêtent pas là, mais il se trouve que, selon le président de l'Office national du Hadj (ONH) Cheikh Berbara, l'opération d'hébergement de 5300 hadjis, sur les 14.000 dont le Touring Club Algérie (TCA) et l'Office national du tourisme (Onat) en charge de les transporter et de les héberger, arrivés jeudi à Médine, «a connu des problèmes». A l'effet de faire face à cette regrettable situation, les représentants des deux agences ont été appelés par Berbara à «oeuvrer à l'éradication de ces vicissitudes, à rattraper la situation et à assurer le succès de l'opération». A l'issue d'une réunion d'évaluation, tenue dans la nuit de jeudi à vendredi au centre de Médine, entre les représentants de la mission algérienne d'accompagnement forte de 700 membres, et les représentants des deux agences, consacrée à l'examen de la prise en charge totale des hadjis, il a été signalé des carences et reconnu «l'insuffisance des prestations» dispensées aux hadjis aux plans de la restauration et de l'hébergement. En effet, des hadjis concernés ont déclaré qu'ils ont «payé pour ces services une somme d'argent supplémentaire aux agences». S'agissant des hadjis pris en charge par l'Onat, ils ont rencontré des problèmes à La Mecque et à Médine, selon Berbara, qui a souligné qu'en raison de nombreuses difficultés, il a fallu changer d'hôtel à La Mecque. «Concernant la somme supplémentaire payée par les hadjis contre des prestations subsidiaires, elle ne couvre cette année à Médine que 50% des coûts réels qui sont pris en charge par l'agence», a estimé l'agence. Berbara n'a pas manqué non plus de relever «l'absence totale de l'encadrement des hadjis car la plupart des encadreurs venus avec l'Onat visitent les Lieux Saints pour la première fois». D'autres problèmes ont été soulevés au cours de cette réunion dont le manque de morchidine (guides) dans les lieux de résidence et sur certains vols. Lors de la réunion évoquée avec le président de la mission algérienne, Berbara a indiqué que 49 sujets ont été admis au niveau du mini-hôpital et six autres dans les hôpitaux saoudiens. Des malades souffrant de maladies chroniques ainsi que des non-voyants, ne pouvant accomplir les rites du Hadj, se sont rendus aux Lieux Saints de l'Islam, a-t-on regretté. Ces malades doivent regagner le pays, a indiqué Berbara, qui a insisté sur la nécessité de «relever les déficiences pour une meilleure maîtrise de l'opération». Il est cependant surprenant que des cas similaires soient signalés alors que la réglementation algérienne interdit à des cas pareils d'effectuer le pèlerinage à La Mecque. Même des aveugles, ne pouvant accomplir le rite du pèlerinage sans accompagnateurs, ont été dénombrés, d'autres souffrant de maladies chroniques se trouvaient parmi les hadjis tout comme des personnes souffrant de maladies mentales. Il y a lieu de se questionner comment se fait donc la sélection des hadjis au niveau des autorités algériennes en Algérie. Existe-t-il une «mafia» du Hadj? est-on en droit de s'interroger. Le favoritisme, moyennant bakchich, existerait-il pour inscrire un hadji sur la liste miracle? Sont ainsi évoqués des certificats médicaux falsifiés par des médecins véreux, inconscients ou complaisants pour inscrire et autoriser le Hadj à leurs proches ou amis.