Pour le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, le citoyen algérien a une large part de responsabilité dans la crise de liquidités qui sévit depuis ces dernières semaines au niveau de la poste. «Le citoyen doit apprendre à utiliser d'autres moyens de paiement; le chèque, la carte, etc», a-t-il déclaré, dimanche, à l'APN en marge de la séance d'adoption du projet de la loi de finances 2011. Le ministre a avoué qu'il n' y a pas une totale collaboration entre la poste et les banques. «Les banques doivent densifier leurs réseaux et jouer le jeu», a-t-il insisté. La crise de liquidités continue dans les bureaux de poste, à 48 heures de la fête de l'Aïd El Adha. Moussa Benhamadi tente de trouver des «explications» à cette situation. «Tant que les citoyens ne changent pas de comportement, ce problème va s'aggraver», a-t-il encore déclaré. Il a précisé que beaucoup de bureaux de poste ont été alimentés. Des bureaux qui étaient ouverts durant la journée de vendredi. Malgré cela, ces derniers connaissent toujours une affluence record, notamment dans les grandes villes. D'énormes files indiennes se sont constituées devant les guichets électroniques de la poste. Faut-il acheter le mouton par chèque? «On achète le mouton une fois par an. Ce problème s'est posé aussi durant le mois de Ramadhan dernier. Il faut être raisonnable. La Banque d'Algérie ne peut continuer à tirer de l'argent sans arrêt», a-t-il répondu. L'Etat doit, selon lui, faire plus d'efforts pour encourager d'autres modes de paiement. Interrogé sur le retrait des billets de 200 DA, maintes fois annoncé, Moussa Benhamadi a mis en avant la question de la mauvaise circulation des liquidités. «Tout billet usé de 200 DA qui entre à la Banque d'Algérie ne ressort plus, mais encore faut-il qu'il retourne à cette institution. Il y a énormément d'argent qui circule en dehors du circuit bancaire. Les citoyens doivent apprendre la culture d'aller vers les banques», a-t-il préconisé, laissant entendre qu'une grande masse financière échappe totalement au contrôle de l'Etat.