Le ministre de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information, Moussa Benhamadi, est revenu sur le dossier de Djezzy. Après les nouveaux éléments à charge contre Orascom Telecom Holding (OTH) apportés par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à ce dossier, dimanche dernier, en évoquant le rachat de Djezzy par l'Etat algérien, Benhamadi a émis des précisions sur Lacom, filiale de téléphonie fixe d'OTH. "Cette filiale d'Orascom Telecom Holding a fermé en laissant 30 000 millions de dinars de dettes à Algérie Télécom. Elle a également des dettes envers Mobilis, la Cnas, des employés impayés et même l'ARPT ", a précisé Benhamadi, hier, à Oran, en marge du Congrès international de développement de la stratégie des TIC, indiquant que le dossier Djezzy a été abordé clairement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Cet ancien opérateur de téléphonie fixe était une filiale à parts égales entre OTH et Egypt Telecom. Et s'il a échoué en Algérie c'est parce qu'il avait "travaillé avec des équipements dépassés", a expliqué le ministre. Le Premier ministre avait, lors de ses réponses aux questions des députés, indiqué qu'Orascom Telecom Holding devait s'acquitter de ses dettes avant d'engager des négociations avec l'Etat algérien sur l'avenir de Djezzy. M. Ouyahia avait cité les redressements fiscaux, le litige avec la Banque d'Algérie sur des transferts de devises et le cas de Lacom. Pour l'heure, si la volonté d'aller jusqu'au rachat de Djezzy est toujours vivace, rien n'a, cependant, été décidé sur la méthode, a avoué le ministre. Il a rappelé que le ministère des Finances avait lancé un appel d'offres international restreint "pour sélectionner une banque d'affaires ou un cabinet d'expertise internationaux spécialisés, pour le choix d'un partenaire devant l'accompagner dans l'opération d'acquisition, de la société Orascom Télécom Algérie". Et étant donné que cette opération n'est qu'à ses débuts, le sort d'OTA ne sera scellé qu'au début de l'année 2011, a fait savoir Moussa Benhamadi dans une récente déclaration à la presse. Par ailleurs, Moussa Benhamadi a exclu toute ouverture du capital d'Algérie Télécom. "L'Algérie n'a plus besoin d'aller à l'ouverture du capital d'AT car elle (l'entreprise) dispose des moyens financiers et du management requis, à la faveur des programmes de restructuration et de l'ouverture à tous les partenaires pour contribuer à l'amélioration de ce management", a-t-il dit, cité par l'APS. Selon M. Benhamadi, l'opérateur historique possède l'équivalent de 300 millions de dollars de créances impayées auprès de ses clients. En outre, le ministre a annoncé que Mobilis, filiale mobile d'Algérie Télécom, a entamé le déploiement de son réseau de troisième génération 3G. Interrogé sur le manque de liquidités rencontré au niveau des différentes postes du pays, Moussa Benhamadi a estimé que ce problème s'explique par plusieurs facteurs, comme le virement des salaires des travailleurs durant la même période, l'absence d'une culture d'épargne des citoyens et enfin le non-recours à d'autres modes de paiement lors des différentes transactions."Il est nécessaire d'encourager les usagers à utiliser d'autres modes de paiement autres que l'argent liquide. Un effort sera déployé pour généraliser la carte de paiement car, sur les 11 millions de détenteurs de comptes postaux seuls 6 millions disposent de cartes", a-t-il précisé, ajoutant qu'un projet d'installation de terminaux de paiement électronique est en cours d'étude. Concernant la question des détournements enregistrés dans plusieurs agences postales, le ministre a souligné que "des dispositions ont été prises pour enrayer ce phénomène, notamment par des audits et des contrôles systématiques de toutes les opérations financières". Toutefois, a-t-il dit, " ce phénomène sera réglé avec la généralisation du mode de paiement électronique".