Pour la troisième journée consécutive, la RN 09 et la RN 75 sont fermées à la circulation aux mêmes endroits. Les habitants de Merdj Ouaman et ceux de Laâlam ont réédité leurs actions musclées. Les premiers ont bloqué la circulation sur la RN 75 reliant Bejaïa à Sétif via Amizour. Les seconds en ont fait de même au niveau du carrefour à l'entrée de la ville de Souk El Tenine, à l'est de la wilaya de Béjaïa. Les habitants frondeurs de Merdj Ouaman revendiquent de nouveau le revêtement de la route qui mène à leur village, l'installation de l'éclairage public, la réalisation des conduites de voirie et canalisation pour les eaux usées et l'alimentation en eau potable. Toutes les démarches initiées pour calmer les protestataires ont été vaines. Les manifestants campent sur leur position et exigent la venue du wali sur place pour rouvrir la route. De leur côté, les habitants de Laâlam font montre de la même revendication, en l'occurrence la présence du chef de l'exécutif. La relance des travaux sur la nouvelle route devant relier le village Laâlam à Melbou reste la motivation principale de ce remous qui persiste provoquant d'énormes désagréments pour les usagers de cet important axe routier. Le blocage des routes appuyé par l'exigence de la présence du wali devient récurrent dans la wilaya de Béjaïa. Si jusque-là, le blocage ne durait qu'une demi, voire une journée, ces derniers temps, cela prend une autre ampleur. La ferme exigence de la présence du wali rend encore plus délicate la situation. Ce qui explique la persistance des deux blocages constatés depuis trois jours à Béjaïa. Une situation fâcheuse que commentaient largement, hier, les habitants de la wilaya de Béjaïa. Si on comprend l'inquiétude des manifestants, leur manière de faire est plutôt décriée. «Les revendications soulevées sont certes légitimes mais de là à pénaliser des citoyens qui n'ont aucune relation avec ces problèmes, c'est un peu de la hogra», soutient ce transporteur de Darguina qui n'a pas pu effectuer sa navette quotidienne depuis trois jours. Le ras-le-bol se fait sentir chez de nombreux habitants de la région de basse Kabylie qui dénoncent cette prise d'otage qui ne dit pas son nom. «Jusqu'à quand?» s'interroge-t-on et les accusations fusent de partout. Personne n'est épargné dans cette affaire. Les autorités ainsi que les manifestants sont montrés du doigt par de nombreux observateurs qui craignent de mauvais jours pour la région si toutefois on ne réagit pas rapidement.