La police et la gendarmerie n'ont de cesse de traquer les réseaux de faux-monnayeurs. Fausse monnaie. Saisies à répétition. Alerte maximale. La situation introduit un sentiment de doute, à telle enseigne que même les billets retirés des banques sont frappés de suspicion. «Quatre millions de dinars ont été saisis durant les dix premiers mois de l'année 2010», a affirmé, hier, le colonel Djamel Zeghida, directeur de la Police judiciaire (DPJ) au commandement de la Gendarmerie lors de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne III. Une baisse significative de plus de 50% est constatée par rapport à l'année précédente. Cependant, cela ne signifie guère que le feuilleton de la fausse monnaie va s'essouffler de sitôt. Le DPJ fait savoir, d'autre part, que la grande partie des faux-monnayeurs a été arrêtée dans la région de l'est du pays. Avec une facilité déconcertante, ces trafiquants usent de tous genres de subterfuges pour introduire des billets contrefaits. Des citoyens ont eu la mauvaise surprise de les trouver dans les liasses d'argent qu'ils ont retirées des banques. L'inflation qui est en train d'augmenter n'est pas uniquement due à la spéculation. Elle trouve également son origine dans l'introduction dans notre pays de la fausse monnaie. A la veille de l'Aïd El Adha, une liasse de faux billets d'une valeur de 100.000 DA en coupures de 1000 DA a été détectée par le scanner de billets de la Banque d'Algérie de la wilaya de Annaba. Le client, auteur du versement de cette somme en fausse monnaie a été convoqué et a déclaré être lui-même une victime du faux-monnayage. Par ailleurs, 40 millions d'euros, équivalent de 500 milliards de centimes, en faux billets étaient en circulation. Le pot-aux-roses a été découvert à Mostaganem. Outre son statut de fabricant, l'Algérie sera-t-il un pays d'écoulement de la fausse monnaie? L'invité de la radio répond par l'affirmative. A se fier à ses dires, les trafiquants algériens sont des «petits délinquants qui ne cohabitent pas avec les technologies modernes». Si trafic de monnaie il y a, il concerne des petites sommes. Le mal que vit l'Algérie actuellement, provient des étrangers qui disposent de moyens ultradéveloppés et efficaces dans la déstabilisation. Les services de la Gendarmerie nationale tirent la sonnette d'alarme. Les derniers billets sont quasi parfaits, indétectables aux rayons ultraviolets des compteuses de billets de dernière génération. Et pour cause, ce sont de faux billets imprimés sur du vrai papier destiné aux banques. Un responsable de l'Abef rassure que le comptage, le tri et la détection des billets seront effectués avec des outils très sophistiqués. Pas question que ces «intrusions» itératives, continuent. Pour sa part, M. Laâras Baâziz de la Dgsn, est conscient de la lourde tâche qui attend l'institution qu'il représente. A cette pratique fiduciaire, «sera livrée une lutte sans merci». Des centaines d'affaires, selon lui, sont traitées. En 2006, rappelons-le, 20 tonnes de marchandises étaient volées et les mystérieux malfaiteurs ont disparu dans la nature. Les services français et algériens ont été mis immédiatement en alerte. Le camion transportait 44 rouleaux de papier fiduciaire pour imprimer des billets de banque à destination d'Alger et la Banque d'Algérie. Chaque rouleau pèse 500 kg, fait 7 km de long et peut imprimer 500.000 billets de 1000 dinars algériens. Ce papier de haute sécurité contient déjà les trois marques de sécurité papier: le filigrane, la trame et le fil argenté incorporé.