Les Etats-Unis ont averti Israël de l'embarras que risque de causer aux deux pays la publication prochaine de câbles diplomatiques américains par le site WikiLeaks, rapporte hier le quotidien israélien Haaretz. Selon un haut responsable israélien cité par le journal, Israël, dont Washington est le plus important allié, a été informé que les fuites de câbles diplomatiques américains attendues dans les prochains jours pourraient porter sur des rapports confidentiels adressés par l'ambassade des Etats-Unis à Tel-Aviv. Le responsable israélien, qui a requis l'anonymat, a indiqué: «Les Américains nous ont fait savoir qu'ils considéraient cette fuite avec la plus grande gravité (...) Il ne savent pas ce qu'elle contient exactement mais nous en ont informés pour que nous ne l'apprenions pas par la presse.» Le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis en Israël, Kurt Hoyer, s'est refusé à tout commentaire, tout en soulignant que les fuites du site WikiLeaks étaient hautement préjudiciables au point de «mettre en danger des personnes». Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, s'est borné pour sa part à déclarer: «Nous ne commentons pas en public le contenu de conversations diplomatiques». De son côté, l'ambassadeur américain à Baghdad, James Jeffery, a estimé hier que Wikileaks est un obstacle «absolument terrible» dans la conduite de la diplomatie en Irak et la mission américaine à Baghdad est très inquiète à propos de la publication prochaine de documents secrets: «Nous sommes inquiets de la publication de nouveaux documents. Wikileaks est un obstacle absolument terrible dans mon travail qui consiste à avoir des discussions de confiance avec des gens», a-t-il dit à des journalistes conviés à l'ambassade. Le site spécialisé dans la révélation de documents confidentiels a promis lundi de mettre en ligne sept fois plus de documents confidentiels que les 400.000 récemment publiés sur la guerre en Irak. Les Etats-Unis s'attendent à des fuites massives de câbles diplomatiques américains par WikiLeaks dans les prochains jours et «se préparent au pire scénario», avait confié mercredi Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. «Je ne comprends pas les motifs de la publication de ces documents. Cela va porter un coup à notre capacité de faire notre travail ici», a ajouté M.Jeffrey. Washington pourrait être plus embarrassé par la divulgation de documents rédigés par ses diplomates, en particulier s'ils mettent en cause des partenaires étrangers des Etats-Unis. Le département d'Etat et celui de la Défense ont mis sur pied des groupes qui seront chargés d'analyser les fuites après leur publication et travailleront de concert.