Des bus du secteur public seront réquisitionnés pendant la grève et une restauration légère sera assurée. «Des dispositions exceptionnelles ont été prises pour pallier à tous les désagréments susceptibles d'être causés aux voyageurs.» C'est en ces termes que Mohammed Maloufi, directeur du service administration et finances de la Société d'exploitation de la gare routière d'Alger (Sogral), s'est exprimé pour rassurer les voyageurs. Une journée de protestation est, en effet, annoncée pour demain par l'Union nationale des transporteurs (Unat), affirmant que les usagers du transport ne seront pas lésés, notre vis-à-vis s'est montré très confiant. Des bus supplémentaires du secteur public, dit-il, sont réquisitionnés pour faire face à cette grève. Malgré les menaces proférées à leur encontre, notamment celle de caillasser le bus, «des transporteurs ont fait montre de leur disponibilité immédiate». Evoquant les revendications des responsables de l'Unat, M.Maloufi a souligné que ce sont des problèmes datant de 2005 et auxquels des solutions définitives ont été trouvées. Les tarifications d'embarquement aux quais, avancées par le bureau national de la section syndicale, n'ont pas été faites à huis clos. Elles sont «lues et approuvées par l'ensemble des opérateurs auxquels des écrits ont été adressés pour leur faire part de cette légère augmentation oscillant entre 5 à 40 dinars le jour», précise le responsable de Sogral. Pour les grandes lignes, la tarification journalière était de 215 DA en 2004 avant de passer à 280 DA en 2010. Cette hausse est intervenue après une stabilité de cinq ans. Pendant cette période, le prix du billet a pris son envol. «Une évolution de 40 à 100% a été enregistrée», confirme notre interlocuteur. Et de s'interroger: pourquoi les protestataires n'ont fait part de leurs revendications que dix mois après l'application des nouvelles tarifications? «Depuis le mois de janvier de l'année en cours, aucune contestation n'a été enregistrée», précise M.Maloufi. A propos de la fermeture des portes du dialogue, évoquée par Ould Amri, porte-parole de l'Unat, M.Maloufi nie en bloc. En 2009, les représentants de l'Unat ainsi que d'autres opérateurs ont débattu en long et en large toutes les questions inhérentes au transport terrestre avec le P-DG de Sogral. Interrogé sur l'exiguïté du parking, le directeur du service administration et finances n'a pas tourné autour du pot pour répondre: «On reconnaît cela.» Il promet, d'autre part, de récupérer les 3600 m2 actuellement loués par un concessionnaire automobile dont le contrat arrive à échéance dans un mois. A l'insécurité qu'évoquent les protestataires, M.Maloufi rétorque par le langage des chiffres. «Une trentaine de caméras de surveillance sont installées. Il s'agit d'un système assez performant qui assure une sécurité ininterrompue de la gare routière du Caroubier», et de renvoyer la balle dans le camp des accusateurs. La vraie menace, enchaîne notre interlocuteur, consiste en la présence de groupes de jeunes bien pris en charge. Ils travaillent sans relâche, à longueur de journée et tentent, vaille que vaille, d'orienter l'achat de billet vers certains opérateurs. «Qui les recrute et qui les prend en charge?», s'interroge M.Maloufi qui évoque une insécurité localisée. La grève des commerçants annoncée pour le même jour, n'inquiète guère Sogral. La «restauration légère» sera assurée aux voyageurs à des prix raisonnables. Ce qui doit être signalé, ce sont ces jeunes travaillant sans couverture sociale et avec des salaires de misère. «Etes-vous adhérent à la caisse de sécurité sociale?» a-t-on demandé à un serveur d'une cafétéria. «Pas encore», répond-il.