De son côté, la Corée du Nord a prévenu que la mer Jaune était «au bord de la guerre», en raison des manoeuvres aéronavales conjointes qui y sont organisées par Washington et Séoul. Le président sud-coréen a promis hier que la Corée du Nord allait «payer le prix» de ses tirs d'artillerie «inhumains», au lendemain de la proposition par Pékin d'une réunion d'urgence sur la situation «vivement préoccupante» dans la péninsule coréenne. De son côté, la Corée du Nord a prévenu que la mer Jaune était «au bord de la guerre», en raison des manoeuvres aéronavales conjointes qui y sont organisées par Washington et Séoul. «Je ne peux m'empêcher d'exprimer ma colère face à la brutalité du régime du Nord», a déclaré le président sud-coréen Lee Myung-Bak, lors d'un discours solennel de sept minutes, diffusé par la télévision. «Je vais m'assurer que le Nord va payer le prix pour chacune de ses provocations», a ajouté M.Lee, le visage grave. «Cette fois la provocation du Nord dépasse les précédentes», a-t-il insisté. Le président sud-coréen faisait référence au bombardement mardi dernier de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, sur laquelle Pyongyang a tiré 80 obus. L'île est située tout près de la frontière maritime contestée entre les deux Etats. Les forces de Séoul ont riposté par des tirs d'artillerie. Cette attaque, d'ampleur inédite depuis la guerre de Corée (1950-1953), a fait quatre morts sud-coréens, deux militaires et deux civils. «Effectuer une attaque militaire contre des civils est un crime inhumain interdit même en temps de guerre», a affirmé M.Lee, qui a été très critiqué sur la riposte militaire de Séoul jugée trop timorée. «C'est désormais le temps de l'action plutôt que celui des discours», a poursuivi le chef de l'Etat sud-coréen. «Désormais, notre population sait que toute tolérance ou toute patience supplémentaire (vis-à-vis de Pyongyang) ne débouchera que sur des provocations encore plus importantes». M.Lee a par ailleurs estimé qu'il était «difficile de s'attendre à ce que la Corée du Nord abandonne sa politique armée de la corde raide et son (programme) d'armement nucléaire». Il n'a pas commenté l'offre chinoise d'organiser une réunion d'urgence sur la crise dans la péninsule. Pékin a proposé de réunir rapidement les six pays participant aux négociations sur le programme nucléaire nord-coréen, en soulignant la «profonde inquiétude» de la communauté internationale. Selon Lee Nae-Young, professeur de sciences politiques à l'université de Corée, le fait que M.Lee n'ait pas mentionné la proposition chinoise signifie qu'il la rejette. Tokyo avait aussi réagi avec prudence à cette proposition et Washington avait refusé dimanche de se prononcer. Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont entamé dimanche une démonstration de force aéronavale en mer Jaune. Pyongyang a promis de riposter «sans pitié» à toute intrusion dans ce qu'il considère son espace maritime. Ces quatre jours de manoeuvres militaires conjointes, auxquelles prend part le porte-avions nucléaire américain George Washington, sont les plus importantes jamais organisées par les deux Etats, selon l'état-major sud-coréen. Elles sont une «provocation et un crime», a estimé hier l'agence officielle nord-coréenne KCNA. «La mer Jaune est au bord de la guerre», a-t-elle prévenu.