Le nouveau Code communal adopté en Conseil des ministres le 28 septembre 2010 est critiqué par l'ensemble des partis politiques algériens, y compris ceux de l'Alliance présidentielle. Le président du Front national algérien (FNA), M.Moussa Touati, a estimé, hier, que le nouveau Code communal est anticonstitutionnel. Intervenant lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Alger, M.Touati a expliqué que «quand on accorde toutes les prérogatives aux walis au détriment des élus, cela est un acte qui s'inscrit en droite ligne contre la Constitution». Or, la Constitution stipule que le pouvoir appartient au peuple qui exerce sa souveraineté par l'intermédiaire des gens qu'il choisit (les élus, Ndlr) et non ceux que l'administration nomme et dégomme comme bon lui semble. «Mais est-ce que la Constitution algérienne est d'abord respectée?», se demande le conférencier qui répond par la négative en rappelant qu'elle a déjà été modifiée par le truchement du Parlement. «En Algérie, on ne respecte pas la Constitution», a-t-il tranché, avant de souligner que les députés ont le droit de demander la constitution d'une commission d'enquête parlementaire pour savoir où va l'argent de la nation. Ainsi, pour lui, le refus par l'APN de la constitution d'une commission d'enquête sur la corruption à la demande de quelque 25 parlementaires, conduite par le député de Bouira, Ali Brahimi est, lui aussi, anticonstitutionnel. A la même occasion, le président du FNA est revenu sur la loi de finances 2011 pour expliquer la désapprobation de son parti lors de son adoption à l'APN. Selon lui, le FNA a voté contre le texte car «on doute de la crédibilité des budgets engagés» et on demande «où sont passées les sommes faramineuses engagées au titre des précédentes lois de finances?». A en croire son analyse, les budgets engagés au titre de l'exercice 2011 connaîtront le même sort que celui réservé dans les années précédentes au budget du secteur des travaux publics. Pour illustrer ses propos, le conférencier s'est demandé où est passé le métro, le tramway et tous les réseaux de chemins de fer déjà programmés? Dans le même ordre d'idées, l'orateur s'est interrogé à quoi serviront les 11 millions de dollars alloués au secteur de l'éducation nationale? D'autant plus que cette somme suffira, selon lui, à combler toutes les lacunes et insuffisances en matière d'infrastructures. «Cette somme ne suffira-t-elle pas également à venir au bout du problème de la surcharge dans les classes et à mettre un ordinateur devant la table de chaque élève?», se demande-t-il encore. «L'argent de l'Algérie est aux Algériens», a-t-il jugé utile de préciser. Cela dit, M.Touati estime que les députés votent pour des chiffres et non pour des projets. «On donne les chiffres sans dire à quoi ils vont servir», a-t-il martelé. Dans ce contexte, le conférencier a considéré que les scandales financiers ont pour cause principale l'absence de véritables mécanismes de contrôle. Le président du FNA s'est dit, en outre, surpris d'apprendre que des hommes d'affaires algériens veulent acheter une compagnie aérienne française alors qu'Air Algérie n'est pas au top de sa forme. Il a exprimé des craintes de privatiser cette société. S'exprimant sur les questions organiques de sa formation, le conférencier a indiqué que 36 wilayas ont été visitées dans le cadre de la restructuration des bases militantes. Les 10 restantes le seront après le conseil national des 30 et 31 décembre en cours. Il a fait savoir que 11 P/APC, qui n'ont pas respecté les engagements du parti vis-à-vis des citoyens, ne sont plus considérés militants. Pour les échéances de 2012, le président du FNA a dit que son parti sera une équation importante et a pour ambition de se propulser en tant que première puissance politique en Algérie. «Le FNA concurrence même l'Alliance présidentielle et résiste contre le pouvoir», a-t-il déclaré, donnant pour preuve le boycott de ses activités par l'Unique. Concernant les questions internationales, le conférencier dit soutenir la cause du Sahara occidental et celle de la Palestine. Selon lui, le Sahara occidental accédera à son indépendance au plus tard dans 18 mois.