Les négociations ont démarré hier vers 10h00 (09h00 GMT) et ont duré en plénière jusqu'à 13h00 environ dans le bâtiment qui abrite également la mission suisse auprès de l'ONU. Les Six et l'Iran se sont rencontrés hier matin à Genève pour relancer le dialogue sur le nucléaire, interrompu depuis 14 mois, dans un climat tendu après l'annonce par Téhéran qu'il contrôlait la totalité du cycle de production du combustible nucléaire. Les négociations ont démarré vers 10h00 (09h00 GMT) et ont duré en plénière jusqu'à 13h00 environ dans le bâtiment qui abrite également la mission suisse auprès de l'ONU, a-t-on appris de sources concordantes. Les négociateurs, le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, l'Iranien, Saïd Jalili ainsi que les représentants des «Six» (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) ont passé la matinée à «faire un rappel de leur position», a indiqué une source proche des «Six». Selon des sources iraniennes, M.Jalili a fait une intervention particulièrement musclée, dénonçant les récents attentats ayant visé deux scientifiques iraniens spécialistes du nucléaire, dont l'un est décédé. Téhéran accuse les Occidentaux et Israël d'en être les responsables. Malgré cette intervention, les négociations se sont poursuivies tandis qu'une dizaine d'opposants iraniens manifestaient à quelques mètres de là, devant le siège de l'ONU. Après une rapide pause-déjeuner, les négociateurs doivent reprendre la session en bilatérale avant une nouvelle plénière, a ajouté la source proche des Six. Les Etats-Unis sont représentés par William Burns, le numéro trois du département d'Etat. Après plus d'un an d'interruption, la rencontre prévue pendant deux jours s'annonce délicate car l'Iran refuse toujours catégoriquement d'envisager toute suspension de l'enrichissement de son uranium. Téhéran a par ailleurs, annoncé dimanche avoir produit son premier lot d'uranium concentré (yellowcake) qui sert pour la production de l'uranium enrichi, renforçant l'inquiétude des Occidentaux. «Nous attendons des réponses sérieuses des Iraniens», sur la question du nucléaire, a expliqué une source diplomatique. Les dirigeants iraniens ont répété ces derniers jours qu'ils refusaient de discuter des «droits légitimes» de l'Iran en matière nucléaire, une manière de rejeter par avance toute éventuelle demande de suspension des activités d'enrichissement d'uranium. Cette question est au centre du bras de fer opposant depuis plusieurs années l'Iran à l'Occident, qui soupçonne Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil. L'Iran dément toute visée militaire. Depuis un an, le pays ne cesse d'augmenter son stock d'uranium enrichi à 3,5%, qui est passé à 3,183 kg contre 1,580 kg en octobre 2009.