Le bras de fer entre l'APC d'Ighzer Amokrane (50 km de Béjaïa) et les habitants de la Cité des enseignants a connu un nouveau rebondissement hier matin. Un huissier de justice, accompagné des services de sécurité a tenté de mettre à exécution la décision de justice, en vain. La réaction des concernés fut immédiate. Les habitants ont procédé, avec leurs familles, à l'occupation de la RN26 en plein centre ville. Le déplacement du maire de la commune, ainsi que le chef de daïra n'ont pas pu ramener à de meilleurs sentiments les habitants frondeurs. Ces derniers ne veulent pas se contenter de simples promesses verbales. Ils ont exigé, des autorités, des promesses écrites quant à l'annulation des mises en demeure. Ce bras de fer remonte à plusieurs moins lorsque la commune décida de récupérer les logements de fonction occupés par 18 familles d'enseignants, dont certains sont à la retraite, pour officiellement construire des logements sociaux sur l'assiette de terrain dite de la Cité des enseignants». Dans la foulée, la municipalité a intenté à leur encontre un procès au bout duquel elle obtient gain de cause. La justice a prononcé un verdict et un huissier de justice a été désigné pour exécuter la décision. Le «paradoxe», estiment les habitants est que «seules 11 familles sur les 18 de cette cité ont reçu les fameuses mises en demeure». D'où le doute qui a entouré l'initiative communale. Les 11 familles concernées redoutent tout simplement d'être remplacées par d'autres occupants», qui auront par la suite le droit de propriété. «Pratiquement toutes les familles qui ont reçu les mises en demeure ne sont pas originaires d'Ighzer Amokrane», nous déclarait, hier, un habitant de la cité pourtant non concerné par l'évacuation, mais présent sur les lieux de la manifestation en soutien à ses voisins. D'autres sources nous ont confirmé que les familles qui ont reçu les mises en demeure sont celles qui n'ont pas fait un pourvoi en cassation. Sachant qu'on ne peut mettre dans la rue des familles entières, la municipalité a proposé en contrepartie «des logements sociaux participatifs (LSP) aux cas sociaux,». «D'autres ne sont pas dans le besoin» a encore estimé la commune. Cette proposition avait été rejetée. Les familles estiment qu'elles sont dans l'incapacité de répondre aux exigences de la formule LSP préconisées. Hier, un ordre d'annulation de l'opération d'évacuation a été donné par les autorités supérieures de la wilaya, ont indiqué les habitants frondeurs. Toutes nos tentatives de joindre le maire sont restées vaines. Ce dernier était en réunion, précisait la standardiste de la commune.