c'est le chiffre effarant qu'a révélé le ministre du Commerce, jeudi dernier à l'Assemblée nationale. L'opération «coup de poing» de contrôle des commerçants de gros s'est soldée par la récupération d'une enveloppe de 60 milliards de dinars. Pas moins de 35.765 infractions portant sur la non-facturation de marchandises ont été relevées. Plus de 2000 opérations de contrôle ont été menées auprès des commerçants de gros qui sont au nombre de 64.366. Ce sont les chiffres avancés, jeudi dernier, par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, en réponse à une question d'un député sur le commerce informel, lors de la séance de questions orales. «Nous avons pris des sanctions administratives et juridiques à l'encontre des commerçants concernés», a affirmé le ministre en soulignant qu'un registre national des contrevenants existe. Selon lui, une importante quantité de marchandises a été saisie. Déterminé, M.Benbada promet d'aller jusqu'au bout pour assainir le secteur du commerce. Se référant toujours au bilan, le ministre a indiqué que 2131 commerçants exercent l'activité sans registre du commerce. M.Benbada reconnaît que le contrôle du marché reste faible tout en expliquant que cela est dû au manque d'agents de contrôle. «Il y a plus de 1,3 million de commerçants qui sont contrôlés par 4500 agents», a-t-il justifié en précisant que 1500 agents ont été recrutés au courant de cette année. Pour rendre son action plus efficace, le ministre compte atteindre 7000 agents de contrôle durant ce quinquennat. A propos des marchés informels, il a expliqué que l'éradication de ces marchés se poursuit en collaboration avec les collectivités locales. «Une commission interministérielle (Commerce et Intérieur), chargée d'éradiquer le commerce illicite a recensé 765 sites de commerces illicites à travers le territoire national», a fait savoir M.Benbada. Selon lui, plus de 70.000 commerçants opèrent sur ces sites. Selon le ministre, cette commission est chargée d'élaborer une feuille de route pour mettre un terme à ce phénomène. En parallèle, le département travaille sur la mise en place de commissions de l'urbanisme commercial, qui devra participer à intégrer les commerçants informels dans des marchés organisés, et ce, dans le cadre de l'agrandissement et de la mise à niveau des anciens marchés. Il a rappelé que durant le programme quinquennal 2005-2009, l'Etat a déboursé quelque 6 milliards de DA dans la mise à niveau de 35 marchés de gros et 215 marchés de détail. Une entité publique chargée de réaliser et de gérer les espaces et les infrastructures commerciales, sera opérationnelle dès l'année prochaine. Selon le ministre, les statuts de cette entité, prévue par le Conseil des ministres en mai 2010, sont à une phase d'élaboration très avancée. Interrogé sur la Zone arabe de libre échange, le ministre a fait savoir que l'Algérie a émis des réserves sur son adhésion. Cette convention négociée à Tripoli, a comporté certains dispositifs qui dépassaient le cadre commercial de cet accord, que l'Algérie a refusé de faire passer malgré le «forcing» exercé par d'autres pays membres de l'Union. Au sujet de l'adhésion de l'Algérie à l'OMS, le ministre souhaite la programmation en 2011 du 11e round des négociations pour son accession à l'Organisation. «Notre dossier d'adhésion est prêt. Nous avons répondu aux 96 questions de l'OMC il y a quelque mois et nous attendons la réaction de la commission chargée de l'adhésion de l'Algérie à cette organisation. Nous espérons obtenir la programmation du 11e round en 2011», a-t-il déclaré à la presse en marge de cette séance.