l'Algérie ne dispose pas d'un label touristique, a admis le premier responsable du secteur. Le tourisme en Algérie est dans tous ses états. Il souffre d'un mal profond: l'absence d'un label qui puisse attirer les touristes étrangers. «Notre pays recèle des potentialités naturelles importantes. Seulement, nous ne disposons pas de produit touristique», terrible aveu du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, le Dr Smaïl Mimoune. Il a admis que son secteur vit une crise structurelle. «Nous devons restructurer le secteur», a déclaré le ministre, en marge de l'ouverture du Séminaire international sur l'encouragement du tourisme des nationaux. Le séminaire a eu lieu à l'hôtel Hilton, à Alger. Cette rencontre est inscrite dans le cadre de la 11e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev). Le séminaire a vu la participation de Jean-Marc Mignon, président de l'Organisation internationale du tourisme social (Oits), et de Frédéric Perret, représentant de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Le ministre a dressé un constat sans équivoque sur la situation du tourisme. Plus qu'un constat, il a admis que son secteur, voire son département, doit faire l'objet d'une restructuration. «Le tourisme doit être géré par des professionnels», a reconnu le Dr Mimoune. Le ministre entend ouvrir une nouvelle page. En ce sens, la rencontre de jeudi s'est articulée autour de deux segments: la formation et l'investissement local. «Nous allons tenir une réunion le 25 décembre prochain pour faire le point sur la formation dans le domaine touristique», a indiqué le premier responsable du secteur. Cette réunion sera suivie d'une rencontre nationale avec les investisseurs locaux. «Cette rencontre se tiendra en début janvier. Elle nous permettra de passer en revue les besoins des investisseurs locaux», a-t-il encore expliqué. A l'ouverture du Sitev, le ministre a délivré des accords de principe à des investisseurs algériens. Ils seront chargés de réaliser 49 projets hôteliers. «La capacité globale de nos hôtels est de 90.000 lits. L'objectif est d'atteindre 160.000 lits en 2015», a encore expliqué le ministre. Ce dernier a déclaré à la Radio nationale, que la construction ou la rénovation de 40 stations thermales est inscrite à l'étude avec le projet 2010-2014. «Ceci coïncide avec la découverte de 40 puits contenant des eaux prometteuses», a-t-il précisé. La relance du tourisme national revient comme un leitmotiv dans le discours du ministre. «Nous lançons un appel à tous les concernés (institutions et opérateurs) par le fait touristique afin de relever le défi qui consiste en la relance du tourisme algérien», a-t-il insisté lors de son allocution à l'ouverture du séminaire. Il a mis l'accent sur le développement du tourisme domestique. «Il très important que l'Etat algérien ait pris conscience de l'importance du tourisme domestique dans le développement local», a estimé, pour sa part, Frédérique Perret. Ce dernier a exprimé la disponibilité de l'OMT à accompagner la politique du développement prônée par le ministère du Tourisme. Elle pourrait apporter son aide sur le plan technique, du management, de la rédaction de lois et de la formation. «Seulement, notre contribution est conditionnée par les besoins requis dans la stratégie de développement arrêtée par les autorités algériennes», a cependant nuancé le représentant de l'OMT. De son côté, le ministre a assuré que «l'Etat a sa propre vision du développement du secteur du tourisme». Seulement, il n'a pas précisé si cette vision repose sur une stratégie claire. Du moins, il n'a pas décliné les axes de ce plan de développement. En ce sens, la stratégie algérienne semble demeurer illisible pour les organisations internationales du tourisme.Jean-Marc Mignon a avoué que les relations entre l'Oits et le ministère algérien du Tourisme sont en stand-by depuis plus de 20 ans. «Pour l'instant, nous n'avons pas de projets concrets en Algérie», a admis M.Mignon. Le secrétaire général de l'Oits a esquissé les segments du tourisme social. Il a présenté l'exemple de deux pays où ce programme a porté ses fruits. Il s'agit de la France et de l'Espagne. «Pour un euro investi, l'Etat reçoit 1,7 euro», a-t-il signalé. Le secteur du tourisme nécessite une politique de développement lisible et visible.