Mettant à profit le symposium international organisé hier par l'Institut MDI sur le «tourisme, dynamique territoriale et développement durable», à l'hôtel Hilton d'Alger, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, a annoncé le lancement de 12 projets de villages touristiques d'excellence dans le pays. Le ministre du Tourisme a indiqué également que le plan qualité concerne désormais 200 établissements hôteliers.En effet, le premier responsable du secteur du tourisme a présenté hier les grands projets lancés par les pouvoirs publics pour contribuer à faire émerger l'Algérie comme future destination tourisque dans le catalogue international, à l'instar des pays voisins. Dans le domaine de la mise à niveau et de la qualité, le plan mis en œuvre concerne, selon M. Rahmani, 200 hôtels, 80 agences de voyages, 20 restaurants et 20 offices locaux chargés de la promotion touristique. «Un logo de qualité sera créé. Nous avons fait appel à des bureaux d'études pour délivrer des certificats de qualité. Nous avons également mis en place un comité de pilotage», a tenu à préciser le ministre du Tourisme. Un programme de réhabilitation des grands hôtels est prévu, ajoute-t-il. Il concerne des hôtels des villes du nord, notamment le Sheraton d'Alger, El Aurassi et les Zianides de Tlemcen, ainsi que des établissements du Sud. Il s'agit de 9 hôtels, dont on peut citer le Tahat de Tamanrasset, les hôtels de Timimoun, de Ghardaïa et de Béchar. «Notre programme de réhabilitation comprend une mise à niveau de ces hôtels selon les exigences internationales en la matière. Ces infrastructures seront dotées de toutes les commodités nécessaires afin de répondre aux attentes des touristes étrangers», a-t-il soutenu. Le ministère de l'Environnement et du Tourisme a présenté au gouvernement un nouveau plan d'aménagement touristique comprenant 230 zones d'expansion touristiques, sachant que l'Algérie compte déjà 180 zones d'activités touristiques. Des stations climatiques, à l'instar de la zone de Chréa (Blida), seront concernées par des dispositions de zone d'expansion touristique. Les pouvoirs publics ont décidé de réhabiliter 10 stations thermales et de construire 16 ports de plaisance. En matière d'investissement dans les infrastructures, le ministre du Tourisme a confié que 333 projets ont été lancés par des opérateurs nationaux et étrangers visant à améliorer l'offre de lits du pays. Quant à la stratégie du développement du secteur, Cherif Rahmani a insisté sur le fait que l'Algérie est engagée dans la construction d'une industrie touristique «jeune». «L'Algérie n'est pas un pays touristique. Cette destination est en voie de construction dans un marché de forte concurrence et d'innovation», a souligné le ministre devant un parterre de hauts responsables de compagnies, de PDG d'hôtels et d'organismes de tourisme. Parmi les actions menées par l'Algérie pour rattraper le retard accusé dans ce domaine, M. Rahmani a cité la création d'un label algérien, le développement du plan marketing, la mise à niveau des infrastructures, l'encouragement de l'investissement et de la complémentarité de la chaîne touristique (transports, routes, hôtels...). «Le tourisme algérien souffre de certaines insuffisances à prendre en charge dans le cadre de cette stratégie. Il y a la formation, l'absence de la culture touristique et le manque d'infrastructures», a relevé le ministre du Tourisme.
1,7 million de touristes En tenant compte de ses potentialités, l'Algérie aspire à recevoir, à l'horizon 2025, 11 millions de touristes. En 2008, selon le bilan présenté par M. Rahmani, ils sont 1 750 000 touristes à séjourner en Algérie et 1 500 000 ressortissants à passer leurs vacances à l'étranger.Cette politique présentée par le ministre est loin de rassurer certains intervenants qui ont souligné l'importance de ce secteur et l'impérative nécessité de développer un tourisme durable. Le président du Forum des chefs d'entreprises, Réda Hamiani, a dressé un état des lieux peu reluisant du secteur. «L'Algérie enregistre un retard important. Elle ne tire de son tourisme que des revenus dérisoires eu égard à ses potentialités. Notre pays se classe au 147e rang mondial», fait savoir le président du FCE. Dans ce contexte, Réda Hamiani a estimé que l'intervention de l'Etat reste déterminante et que l'implication de l'entreprise privée est indispensable. Cette rencontre a réuni d'éminents spécialistes et universitaires algériens et étrangers ayant présenté des communications fort intéressantes sur les tendances mondiales du tourisme. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a été représentée à l'occasion par le responsable régional de l'Afrique, Ousmane Ndiaye, intervenu sur la situation du tourisme durable, facteur de développement et de lutte contre la pauvreté.