150 techniciens et 52 ingénieurs seront formés, a annoncé Sid Ali Boukrami, secrétaire d'Etat chargé de la Statistique. L'organisation de l'Office national des statistiques (ONS) est obsolète. L'impératif de revoir son organisation et son fonctionnement s'impose. Plus grave encore: Les statistiques de l'ONS sont en déphasage avec la réalité. «Nous avons peu d'instituts qui fournissent des statistiques fiables à l'échelle nationale», a expliqué, hier, Sid Ali Boukrami, secrétaire d'Etat chargé de la Statistique, lors de la 2e session du Conseil national de la statistique (CNS), tenue à Djenan El Mithak, sur les hauteurs d'Alger. Cette réunion a été présidée par Abdelhamid Temmar, ministre de la Prospective et des Statistiques. Elle a vu la participation de représentants de plusieurs ministères. M.Boukrami a relevé une autre carence. Il s'agit de l'absence de directions de statistiques au niveau des départements ministériels. «Nous sommes en manque de ressources administratives», a-t-il relevé. Le secrétaire d'Etat a préconisé d'instaurer un système qui permette de produire la doctrine de la statistique. «Nous devons réorganiser l'Office national des statistiques», a-t-il insisté. Au demeurant, il a annoncé l'ouverture de trois antennes régionales du CNS d'ici la fin de l'année. Elle seront installées à Tlemcen, Ghardaïa et Sétif. «Nous allons former 150 techniciens, sur quatre ans, et 52 ingénieurs», a indiqué M.Boukrami. Il a, d'autre part, présenté les grandes enquêtes réalisées dans le domaine des statistiques, sur le plan national. Elles tournent autour du recensement économique et celui de l'agriculture. Il a, également, présenté les trois grandes enquêtes nationales qui seront lancées à partir de l'année prochaine. Il s'agit du recensement économique prévu à partir de mars 2011, du recensement général de l'agriculture en 2012 et à la situation sanitaire des enfants et des femmes (Mics4). Ce dernier objectif entre dans le quatrième programme de la méthodologie d'enquêtes à indicateurs multiples (Mics4) appliquée, sous l'égide de l'Unicef, dans plusieurs pays. En Algérie, il est suivi par les organes des statistiques mis à la disposition du ministère de la Santé, de la Population et de la Réformes hospitalière. «Le Mics4 est d'un apport considérable en matière de données et du suivi de l'évolution des indicateurs essentiels de développement», a fait remarquer M.Boukrami. Il a, également, évoqué les autres enquêtes engagées par l'ONS. Sur ce plan, il a mis l'accent sur le lancement imminent de la 5e enquête nationale sur les dépenses de consommation des ménages. Cette enquête annuelle portera sur un échantillon de 12.150 ménages à travers le territoire national et sur quelque 800 produits. Il a, par ailleurs, souligné qu'une autre enquête annuelle sur les salaires est en cours d'achèvement. Résumant la situation du secteur des statistiques, le ministre a suggéré de «revoir le mode de désignation de la composante du CNS de manière à l'intégrer dans les prérogatives directes du ministère au lieu de continuer à dépendre des décrets». Les travaux se sont déroulés à huis clos. Pour rappel, le CNS a été officiellement installé le 27 août 2008. La liste nominative de ses membres a été fixée par décret n°08-150 du 21 mai 2008. Il a entamé ses travaux dès son installation. Ainsi, il a adopté son règlement intérieur. Par la suite, le CNS s'est enrichi de quatre commissions permanentes spécialisées. Il est défini comme un instrument privilégié d'organisation, de coordination et d'animation de l'information statistique. Il a pour mission principale de formuler des avis et des recommandations sur la politique nationale d'information statistique. Le Conseil veille au respect de l'obligation statistique et à l'utilisation des méthodes scientifiques de standard international. Cela dit, le problème de la fiabilité des statistiques se pose avec acuité.