Le représentant du football africain n'a désormais rien à perdre mais tout à gagner. L'Inter de Milan, en crise, cherchera à se donner de l'air aujourd'hui en remportant la finale du Mondial des clubs, contre l'étonnant Tout-Puissant de Mazembe (RD Congo), première équipe africaine de l'histoire à atteindre ce niveau de la compétition. L'Inter, qui s'est qualifié sans forcer son talent en battant en demi-finale les Sud-Coréens de Seongnam Ilhwa (3-0), fera évidemment, figure de grand favori. Mais Mazembe, après avoir éliminé en quart de finale les Mexicains de Pachuca (1-0), a acquis de la confiance en sortant en demi-finale les vainqueurs de la Copa Libertadores, les Brésiliens de l'Inter de Porto Alegre (2-0). Chez les tenants de la Ligue des Champions européenne, une victoire calmerait pour quelques jours la crise de l'automne, et atténuerait les critiques qui s'abattent sur l'entraîneur Rafa Benitez. Mais ce dernier, qui sait qu'il joue gros, appelle à la prudence: «C'est la première fois qu'une équipe africaine atteint la finale, pour eux c'est très important et je crois que ce sera une équipe très très difficile à jouer.» L'Inter a raté son début de saison en Italie, (7e à 13 points du leader AC Milan), mais vise cependant à Abou Dhabi le cinquième titre de son année 2010, après le championnat, la coupe, la supercoupe italienne et la Ligue des Champions. Les Milanais se présenteront en finale sans leur meneur de jeu néerlandais Wesley Sneijder, blessé en demi finale, mais les vedettes de l'attaque Samuel Eto'o et Diego Milito seront bien disponibles. Pour éviter une défaite qui sonnerait comme un coup de tonnerre dans le ciel du football mondial, les Italiens devront juguler les vedettes du Tout Puissant, dont le buteur zambien surdoué Given Singuluma, qui n'a pas encore marqué au Mondial, et le stratège Kasongo Ngandu. Mais le joueur clé du match pourrait être de nouveau le gardien Muteba Kidiaba, auteur en demi-finale contre Porto Alegre de miracles qui ont écoeuré les attaquants brésiliens. Toute la RD Congo sera évidemment derrière son équipe et devant la télé, à condition que les coupures d'électricité ne viennent pas gâcher la fête pendant la finale, comme ce fut malheureusement le cas de façon sporadique pendant le quart et la demi-finale. En cas de victoire de l'Inter, la Coupe du monde des clubs reviendra pour la quatrième fois consécutive en Europe, après les titres de l'AC Milan (2007), de Manchester United (2008) et de Barcelone (2009). L'Inter, pour sa part, n'a jamais remporté la Coupe du Monde des clubs, mais compte à son palmarès deux «Coupes intercontinentales» (1964-65), ancêtre de l'actuelle compétition, qui opposait à l'époque uniquement les champions d'Europe et d'Amérique du Sud.