Une pièce à la manière de «Huis-clos» de Jean-Paul Sartre. Depuis le dimanche, et jusqu'au mercredi 23 octobre, la pièce «Echeikh ma match», est jouée dans la chaleureuse salle d'El Mougar par la compagnie «Sindjab» Cette compagnie théâtrale fait partie de l'Institut international du théâtre méditerranéen. Elle existe sous forme de troupe associative qui porte l'appellation de MTM (Mouvement théâtral Ménaïli) depuis 1989. La pièce présentée au Mougar est réalisée et interprétée par l'artiste Omar Guendouz et deux jeunes acteurs Hassen Azzani et Saoussen Berrahmoun. Cette comédie a été une brise d'air frais permettant aux esprits de se relaxer et de se détendre. Elle raconte le défi du jeune musicien «H'cen» qui s'est imposé de retrouver les fragments de la symphonie musicale, créée par son maître disparu et, partant, faire résonner à nouveau la voix éteinte. Toute la pièce se déroule dans un espace clos, une cave d'un profond sous-sol d'un immeuble, qui se trouve être l'endroit où s'est réfugié le maître avant sa disparition et c'est là qu'il repose. Deux autres personnages viennent déranger ce silence de mort: l'épouse du jeune homme qui vient exiger de faire partie de la vie de son époux et réclamer plus d'affection. Mais, notre jeune homme est confronté aussi à un clochard, sorti du néant, qui se dit maître des lieux. Réveillé de son profond sommeil, il exige que le musicien lui rende son rêve. L'arrivée de ces deux personnages va non seulement déranger le travail de H'cen, dans ce qu'il appelle sa «mission» , mais va par la suite le faire réfléchir sur les vrais problèmes de la vie et donc la vraie mission de l'homme Ceci le poussera vers la fin à choisir de repartir avec sa femme, malgré le fait que ses travaux aient avancé et qu'il soit sur le point de reconstituer la symphonie du «Cheikh». Durant ces 80 minutes, le spectateur est complètement déconnecté du monde extérieur et rejoint sans grands efforts ce monde intériorisé par le dramaturge Omar Fatmouche. Un monde où avec délicatesse, humour et parfois par l'absurde, il s'adresse à la société en posant les problèmes qui assaillent la société dont celui de la communication. Ils sont là dans ce sombre décor, où le désordre et la gaîté font bon ménage. Par petites touches, par des débats «cornéliens», les acteurs posent peu à peu les vraies questions comme l'impossibilité de vivre dans la promiscuité des égouts, de s'entasser à trois dans des lieux exigus. Comment faire? C'est là où la pièce montre l'incommunicabilité où chacun parle pour soi sans écouter ce qu'ont à dire les autres. H'cen et son épouse entament une longue discussion qui confine à l'absurde, comme le moment où la femme parle du divorce de sa voisine alors que le mari attire son attention sur la partie de la symphonie qu'il aurait retrouvée. Bizarrement, à la fin de la pièce on se rend compte des nombreux points communs entre cette dernière et «Huis-clos» de Jean-Paul Sartre, trois personnages, espace fermé, les conflits de communication entre les personnes incarnant la société. De fait, «Cheikh ma mat'ch» aborde de front un certain nombre de comportements et les problèmes du quotidien qui leur sont inhérents contribuant ainsi à l'amorce d'une réflexion sur la société. Les acteurs ont fait des efforts visibles pour être convaincants, Cheikh ma mat'ch, une pièce qui se laisse voir.