Une rencontre sur la production et la transformation du lait s'est tenue hier dans la commune d'Amizour. Aux producteurs-éleveurs se sont joints les politiques et les vétérinaires pour évaluer la situation du secteur et étudier les voies et moyens de mettre fin aux entraves rencontrées. Dans son intervention, le député indépendant Meziane Belkacem, s'est longuement étalé sur la politiques des pouvoirs publics dans le secteur de l'agriculture, citant au passage, l'amélioration du rendement céréalier qui a permis une réduction d'importation du blé dur de l'ordre de 30%, ces deux dernières années. De leur côté, les producteurs de lait cru ont soulevé un certain nombre d'entraves qui ne sont pas sans porter préjudice à leur activité. L'aliment du bétail, les pâturages, les crédits bancaires, la collecte de lait, sont autant de facteurs qui méritent, aux yeux des fellahs, un meilleur regard. Cette rencontre qui intervient dans une conjoncture marquée par une pénurie persistante de lait, reste une halte riche en enseignements. Abandonner, peu à peu, l'idée d'autosuffisance alimentaire au profit de celle de la sécurité alimentaire et améliorer, progressivement, la production laitière dans la wilaya, étaient les principaux points sur lesquels les participants se sont focalisés. La prise de conscience y est, si l'on se réfère aux dernières évolutions qu'a connues le secteur de la production et de la transformation du lait. 400 génisses en provenance d'Allemagne étaient débarquées récemment au port de Béjaïa pour le compte de la Laiterie Soummam. La DSA (direction des services agricoles), qui était présente sur les lieux pour assurer le dispositif d'accompagnement et de prise en charge, indiquait déjà l'intérêt des pouvoirs publics en la matière. Ces vaches laitières vont être remises aux éleveurs retenus par la Laiterie Soummam. Durant l'année 2010, une production de 30 millions de lait cru à l'échelle de la wilaya de Béjaïa a été atteinte. Une quantité de 9 millions de litres seulement est collectée par les transformateurs. Alors que la collecte, en 2009, avait atteint cinq millions de litres, elle ne dépassait pas le million de litres en 2002. La collecte est donc en constante croissance. Les pouvoirs publics encouragent les initiatives similaires à celle de la Laiterie Soummam, une opération qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de production laitière, du contrat de performance. La filière lait est classée deuxième priorité de la wilaya de Béjaïa, indiquait récemment le premier responsable de la direction des services agricoles. Hier, il a été beaucoup question des multiples avantages et pas des moindres, qu'offre l'Etat, aussi bien aux éleveurs qu'aux transformateurs et collecteurs à travers un dispositif de soutien, tel que les trois primes, en l'occurrence la prime à la production qui est de 12 DA par litre de lait produit, la prime à la collecte dont bénéficie également le collecteur (agréé) et qui est de 5 DA par litre (collecté) et enfin, la prime de transformation qui est de 4 DA par litre. La filière lait ne peut être assurée que par l'abondance de production de lait cru, et donc de l'élevage bovin intensif. Jusque-là, les laiteries n'ont recours qu'à l'importation massive de lait en poudre, dont le prix ne cesse d'augmenter. Et la récente crise de lait est assez illustrative de la précarité qui continue à miner le secteur et cela se ressent. Il faut aller de l'avant par une politique d'élimination de toutes les entraves relevées hier par les éleveurs. C'est l'urgence de l'heure.