Une journée d'étude sur «la médecine pénitentiaire» a été organisée hier à l'Institut national de la magistrature. Cette journée d'étude a fixé les perspectives pour une meilleure prise en charge médicale des détenus à travers la réalité de la couverture sanitaire dans les 126 établissements pénitentiaires du pays. «La vie ne s'arrête pas à la prison», dira le professeur B.Ridouh, du CHU Frantz-Fanon de Blida, avant d'ajouter: «L'état des lieux est alarmant.» Cette population fluctue entre 23.000 et 27.000 détenus dont la majorité masculine et dont l'âge se situe entre 25 et 45 ans. 53% viennent généralement des milieux à risques. Le déficit énorme de la couverture sanitaire carcérale constitue un grand dilemme. Selon un spécialiste: «Nos prisons constituent des réservoirs de maladies infectieuses. C'est un milieu où on enregistre le plus de maladies contagieuses telles que la tuberculose, l'hépatite B et C et le sida favorisant des immunodépressions chez l'individu entraînant des souffrances le poussant au suicide et à des mutilations physiques en l'absence d'une réelle prise en charge.» Soucieux de mettre en pratique un programme de réforme, le ministère de la Justice veille à l'amélioration des conditions de détention pour préserver la dignité et garantir leurs droits aux incarcérés conformément aux règles des Nations unies. On fait toujours appel aux experts français pour s'inspirer de leur expérience qui accuse, elle aussi, un retard, malgré la dynamique de réformes amorcées depuis 1970, et en 1982 car ce n'est qu'en 1986, qu'on a inclus les soins psychiatriques des adultes en implantant des Smpr (Service de santé mentale pénitentiaire) dans 24 établissements. 70 restent à pourvoir.