Evolution Les conditions de vie dans les prisons se sont beaucoup améliorées ces dernières années. C?est du moins le constat de nombreuses familles de détenus. Il faut dire que depuis 2001, bien des mesures allant dans le sens de l?humanisation des prisons ont été prises. Ainsi, et sur recommandation de la Commission nationale de réforme de la justice, il a été procédé à la rénovation totale du matériel de couchage des détenus, au renforcement de la couverture sanitaire par l?acquisition d?ambulances et de matériel médical et le recrutement de médecins, d?infirmiers et de psychologues, à l?augmentation du nombre de visites des prisonniers par leurs familles, à la réfection des installations existantes, à l?amélioration de la qualité des repas servis? De même, le personnel pénitentiaire a été instruit pour être à l?écoute des détenus, ce qui s?est traduit sur le terrain par un meilleur traitement de ces derniers, selon leurs familles. Certes, ces changements ne sont pas palpables dans tous les établissements pénitentiaires, mais pour les pouvoirs publics, «leur généralisation n?est qu?une question de temps». Toujours est-il que le problème majeur de la promiscuité reste posé et avec beaucoup d?acuité. Avec 127 établissements pénitentiaires dont 78% ont été construits avant 1962 pour une population carcérale dépassant les 42 000 détenus, selon les dernières statistiques rendues publiques par le ministère de tutelle, notre pays accuse un retard certain en matière de capacités d?accueil. Conséquence : le détenu a droit, en moyenne, à une superficie de 1,86 m2 alors que la norme en France, par exemple, est fixée à 12m2. La surpopulation carcérale est constatée surtout dans les grandes villes comme Alger, Oran et Annaba où la criminalité, sous toutes ses formes, est en constante augmentation. A ce phénomène s?ajoute celui de la toxicomanie qui ne cesse de prendre de l?ampleur. Alors que nombre de détenus condamnés pour usage et trafic de drogue progresse d?année en année, les prisons sont de plus en plus infectées par ce mal. La situation est d?autant plus inquiétante que cette dépendance aux stupéfiants est souvent à l?origine de troubles psychiques rarement pris en charge. Et pour cause : les prisons manquent de psychologues et de médecins spécialistes. Téléphone, radio et télévision A la faveur de la nouvelle loi portant sur l?organisation pénitentiaire, les détenus peuvent utiliser le téléphone pour contacter leurs proches. L?objectif recherché à travers cette faveur accordée aux prisonniers est de préserver les liens familiaux. Par ailleurs, la population carcérale a la possibilité de lire la presse nationale, d?écouter les stations de la Radio nationale et de suivre les programmes de l?Entv. C?est dire que la prison n?est plus ce qu?elle était il y a quelques années.