Les demandeurs de visas Schengen sont passés à côté d'un désastre à cause d'un problème lié à l'obtention de l'assurance. Hadj Mohamed Seba, président-directeur général de la Compagnie centrale de réassurance (CCR) évacue les appréhensions sur la poursuite de la délivrance de contrats d'assurance pour l'obtention de visas Schengen. Il a indiqué hier à L'Expression qu'il n'y a pas de problème qui se pose à ce sujet. La CCR va rétrocéder sa prime aux assisteurs étrangers en jouant le rôle d'intermédiaire pour les compagnies d'assurances locales. Ces précisions ont été fournies en marge d'une conférence organisée à Alger par Alliance Assurances. De nombreux responsables de compagnies d'assurance comme Zohir Laïche, directeur général adjoint de la Caar, ont confirmé que ce détail technique ne pose pas problème puisqu'il est pris en charge par la CCR en coopération avec les compagnies. Lors de ce mois de décembre, ces derniers ont exprimé la crainte que le visa Schengen soit bloqué à partir du 1er janvier prochain. Les compagnies d'assurance nationales risquaient de ne plus pouvoir délivrer d'attestation d'assurance voyage, un document obligatoire pour l'obtention du visa. La Compagnie centrale de réassurance va ainsi rétrocéder la prime cédée par les assureurs algériens à l'assistant étranger à partir du 1er janvier. C'était la solution proposée depuis quelques jours par Abdelmadjid Deghili, directeur de la réassurance au niveau de la CCR et qui vient d'être confirmée par le premier responsable de cette institution. Selon nos sources, ces difficultés, même passagères, ont eu pour genèse la décision du gouvernement algérien de demander aux compagnies d'assurance nationales de céder 50% de leurs portefeuilles à la CCR dans le but d'augmenter le capital de cette dernière. C'est le décret exécutif n°10-207 du 9 septembre 2010 modifiant et complétant le décret exécutif n°95-409 du 9 décembre 1995 portant sur la cession obligatoire en réassurance qui introduit cette disposition. Mais elle est empreinte d'ambiguïté. L'assurance voyage est une prestation et non une indemnisation. En cas d'appel d'un assuré, la prestation consiste à l'assister pour prendre en charge les frais médicaux et non à l'indemniser en lui versant un montant comme c'est le cas en cas d'accident de circulation. Les assisteurs, qui sont des compagnies étrangères, n'admettent pas que leur dû soit confié à une autre partie. L'assurance voyage étant considérée comme une prestation et non une couverture contre un sinistre. L'action concertée entre assureurs et CCR a abouti à la possibilité de la poursuite de délivrance des contrats de réassurance qui seront établis pour les clients. En fonction de ces contrats, les assisteurs étrangers percevront les primes habituelles de prestation. Grâce à cet arrangement, la CCR pourra céder jusqu'à 45% de sa prime pour les réassureurs internationaux. Auparavant, ces réassureurs percevaient directement la prime de leurs prestations auprès des compagnies d'assurances algériennes. A partir de l'année prochaine, ces réassureurs obtiendront la moitié de leurs primes de la part de la CCR. Les compagnies d'assistance comme Mondiale Assurance ou AXA Assurance sont parmi celles qui ont des contrats avec les compagnies d'assurance algériennes. Par la confirmation de cette solution, les Algériens ne seront pas privés du visa Schengen l'année prochaine. Ce problème ne se pose pas. Les contacts réguliers avec les assureurs nationaux ont été suffisants pour assainir la situation. Il était temps, car les contrats des compagnies nationales expirent le 31 du mois en cours. Mais la CCR active en faveur de l'établissement de contrats avec un seul assisteur étranger. «Nous allons lancer des appels d'offres internationaux, dans les prochaines semaines, en vue d'unifier nos accords avec une seule compagnie internationale d'assistance», affirme une source parvenant de la CCR avec l'espoir que ce projet sera ficelé l'année prochaine. En tout cas, pour cette même échéance, même le ministère des Finances s'était montré rassurant dans une déclaration antérieure. «La CCR a proposé des solutions techniques aux représentants des compagnies d'assurance. Donc, le problème de renouvellement de contrat avec les compagnies internationales d'assistance ne se pose pas», avait soutenu, il y a quelques jours, Kamel Merami, directeur des assurances au département des finances.