Le président soudanais Omar El Bechir a promis mardi «d'aider» le Sud-Soudan à «bâtir» un pays «frère, sûr et stable» si cette région opte pour l'indépendance lors d'un référendum crucial prévu dans moins de deux semaines. «Maintenant, nous disons à nos frères du Sud-Soudan, la balle est dans votre camp et la décision est la vôtre. Si vous choisissez l'unité, bienvenue, et si choisissez la sécession, bienvenue aussi», a déclaré le raïs soudanais lors d'un discours devant des milliers de supporters dans l'Etat de la Gezira, le grenier du Soudan situé au sud-est de la capitale Khartoum. «Et bienvenue à un nouvel Etat frère, bienvenue à un Etat voisin. Nous allons coopérer, être intégrés dans tous les aspects possibles parce que nous partageons plus que n'importe quels pays», a ajouté le président Bechir dans un discours retransmis en direct sur la télévision nationale. Le président soudanais avait déjà affirmé, il y a un an, lors d'un discours clé au Sud-Soudan qu'il serait le premier à reconnaître l'indépendance du Sud si cette région votait en faveur de cette option dans un scrutin libre et équitable. Omar El Bechir a promis hier d'aider le Sud-Soudan à développer un Etat stable. «Nous n'allons pas refuser la décision de nos frères sudistes et nous allons les aider à bâtir leur Etat parce qu'un Etat sûr et stable est préférable. S'il y a des troubles dans cet Etat, ces problèmes vont déborder chez nous», a souligné M.Bechir. Les Sud-Soudanais doivent choisir lors d'un référendum prévu du 9 au 15 janvier prochain entre le maintien de leur unité avec le reste du Soudan ou la sécession. Ce scrutin est le point d'orgue de l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. Plus de 3,5 millions de Sudistes sont inscrits sur les listes de scrutin, a indiqué cette semaine George Makuer Benjamin, porte-parole de la commission référendaire. Les analystes prévoient un triomphe de l'option sécessionniste, alors que les responsables politiques à Khartoum jugent désormais ce résultat «probable».