Il est titulaire d'un diplôme de l'Institut supérieur des arts de théâtre et d'un autre de l'université Paris X. Il a tenu le rôle principal dans de nombreuses créations théâtrales, mais aussi dans des longs-métrages: Rhimou d'Ismaêl Saïdi, L'Anniversaire de Diane Kurys, La Chambre noire de Hassan Benjelloun, La Mouche blanche, de Hassan Ghanja, Les Chevaux hennissent avant de tomber de Chérif Tribek, Les Voisines d'Abou Moussa de Abderrahmane Tazi. Il a été auteur et réalisateur de plusieurs courts métrages. Il nous parle ici de ses projets et, notamment de son premier long métrage Andalousie mon amour dans lequel on retrouve au niveau du casting notre comédien déluré, Hichem Mesbah. L'Expression: On vous a connu en tant que réalisateur du court métrage la Jeune femme et l'instit, aujourd'hui, vous revenez en Algérie en tant que membre du jury court métrage au Festival international du film arabe. Un mot là-dessus? Mohamed Nadif: on a vu des films avec des sujets différents. Ma question est comment pourrait-on imaginer Oran sans ce festival? C'est impensable. Ce festival est un plus dans le champ culturel et artistique arabe. C'est un plus pour nous artistes arabes, de se rencontrer, d'échanger, de voir ce qu'on fait comme film. Je crois que c'est une occasion de découvrir ce qui se fait dans le monde arabe comme cinéma. De ce que nos cinéastes arabes réalisent. Nous avons vu, récemment, le documentaire Tagnawitude de l'Algéro-Marcoaine Rahma Benhamou El Madani. Un film dans lequel vous avez participé en tant que producteur... Oui. Je suis au générique de ce film en tant que coproducteur. Rahma est d'abord une amie. On se parle souvent de nos projets. Je lui ai donné un coup de main pour que ce documentaire puisse voir le jour dans de bonnes conditions. Le documentaire porte aussi sur la musique gnawa qui nous est commune... Oui. C'est une musique maghrébine. Il y a même des gnawa au Mali. Il y a beaucoup de choses qui nous lient. Travailler sur la musique gnawa et au Maroc et en Algérie, c'est une très bonne chose. Surtout dans le contexte politique actuel. Vous entamez votre premier long métrage dans lequel nous retrouvons un comédien algérien, à savoir Hichem Mesbah. Pourquoi ce choix? Andalousie mon amour, effectivement c'est mon premier long métrage. Je viens de finir le montage image. Il me reste encore la suite consternant la post-production. C'est un film qui sera prêt pour le mois de mars, au printemps 2011. C'est un film qui traite de l'immigration clandestine, de harraga, mais le traitement du sujet diffère de ce qu'on a l'habitude de voir. C'est une comédie. Le titre renvoie à ce rapport nord-sud. La porte, par rapport au Maroc, qui mène vers l'Europe, c'est l'Espagne. Mais des personnages, il y en a un qui rêve d'une autre Espagne qui est d'origine mauresque. Une personne qui a envie de remarcher sur les traces de ses ancêtres, Averoes, Ibn Khaldoun etc. Il est nostalgique de cette Andalousie tolérante et où la civilisation arabo-musulmane avait plus d'importance. Hichem Mesbah, je l'ai rencontré au Festival du court métrage de Taghit où j'avais présenté en compétition mon film La Jeune femme et l'instit. Nous avons sympathisé. Je trouve que c'est un comédien compétent. J'aime travailler avec des gens avec lesquels j'ai une complicité. Le courant est très bien passé. C'est aussi une occasion d'arrêter de théoriser constamment sur l'ouverture sur le Maghreb et passer aux choses pratiques. Dans mon équipe, il n y a pas que Hichem, il y a aussi mon ingénieur du son, Fouzi Tabet qui est tunisien. Il y a aussi son assistante qui est tunisienne. J'ai aussi des acteurs subsahariens, un Camerounais, un Congolais, un Mauritanien et d'autres. Le rôle de Hicham Mesbah portera sur quoi dans votre film? Il joue le rôle d'un Algérois. Il y a plusieurs jeunes qui ont traversé la rive de la Méditerranée. Ils travaillent dans une ferme clandestine dirigée par un Espagnol, mais ce n'est pas vraiment l'Espagne et ce n'est pas vraiment un Espagnol. Il y a plein de surprises dans le film. J'ai trouvé un distributeur de films en Tunisie et j'espère le distribuer aussi en Algérie. Et faire carrément une sortie maghrébine. Oui, c'est un film qui a une dimension méditerranéenne qui traite ce rapport nord-sud de la Méditerranée. Mais le traitement du film est vraiment différent. On est vraiment dans une sorte de comédie à l'italienne. A découvrir.