Le porte-parole de la police d'Abuja, Moshood Jimoh, a confirmé samedi la mort de quatre personnes au cours de l'attentat, qui en a blessé 13 autres. Cet attentat n'a pas encore été revendiqué. Quatre personnes ont été tuées et treize blessées par un attentat à la bombe commis vendredi pendant la nuit du Nouvel An dans une caserne d'Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, pays déjà frappé récemment par des attaques meurtrières. La bombe a explosé en début de soirée dans un marché se trouvant aux portes de la caserne Mogadiscio, un lieu très populaire pour ses boissons et sa nourriture, appelé Mammy Market, et particulièrement fréquenté le soir de la Saint-Sylvestre. Le porte-parole de la police d'Abuja, Moshood Jimoh, a confirmé hier la mort de quatre personnes au cours de l'attentat, qui en a blessé 13 autres. Cet attentat n'a pas encore été revendiqué. Certains journaux nigérians faisaient cependant état hier d'un bilan de 10 tués. «Seize victimes ont été amenées à l'hôpital. Quatre d'entre elles étaient mortes à leur arrivée. L'état des douze autres est relativement stable», avait auparavant indiqué à la presse Udofia Enefiok, responsable des services de santé de la capitale nigériane. Moshood Jimoh a précisé que les mesures de sécurité dans la capitale avaient été renforcées, policiers et militaires patrouillant samedi dans la ville. «Il y a eu une déflagration sur le Mammy Market. La bombe a explosé pendant que les gens mangeaient et buvaient», a indiqué le chef de la défense civile de la capitale, Rabi Saidu. «C'est malheureux que certains gens posent une bombe là où d'autres se détendent», et c'est «le même type d'incidents qu'à Jos», a relevé le chef de l'armée Oluseyi Petirin, en référence à une série d'attentats le soir de Noël, qui avaient endeuillé cette ville du centre du Nigeria, faisant 32 morts et 74 blessés. Ces attaques avaient été revendiquées par des extrémistes islamistes. L'attentat de la nuit du Nouvel An est le deuxième dans la capitale fédérale en quelques mois. L'explosion de deux bombes avait tué 12 personnes pendant les cérémonies de l'indépendance le 1er octobre. Le président nigérian Goodluck Jonathan a condamné l'attentat d'Abuja, estimant que ses auteurs avaient «de nouveau frappé la nation au coeur» Le porte-parole présidentiel Ima Niboro, qui a rapporté les propos du chef de l'Etat, a souligné que cette attaque représentait «un nouveau défi dangereux pour notre paix et stabilité». Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), principal mouvement armé de la zone pétrolifère du Nigeria, avait revendiqué l'attentat qui avait aussi fait 38 blessés graves non loin du lieu de la cérémonie marquant le cinquantenaire de l'indépendance. Le Mend affirme se battre au nom d'une plus juste répartition de l'énorme manne pétrolière, en faveur des populations du delta qui vivent dans la pauvreté. Mercredi soir, une série d'attaques a fait huit morts dont trois policiers dans la ville de Maiduguri (nord). Selon l'armée, les auteurs de ces attaques sont soupçonnés d'appartenir à la secte Boko Haram, des islamistes à l'origine d'un soulèvement qui avait fait des centaines de morts en 2009 et auteur, présumée d'une série d'attentats dans le nord du Nigeria au cours des derniers mois. Lors de deux autres attaques, mardi, des personnes suspectées d'appartenir à cette secte avaient tué un policier et un responsable de la police à la retraite et trois civils avaient été blessés à Maidiguri, selon la police. Les violences qui ont fait 86 morts selon une agence gouvernementale la veille et le lendemain de Noël se sont produites à Maidiguri et à Jos, dans l'Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria. Un groupe émanant de Boko Haram a revendiqué l'ensemble des violences mais la police doute qu'il soit derrière les morts de Jos. Leur nombre s'élève à 80 selon l'agence gouvernementale de gestion des situations d'urgence, à 35 selon la police.