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«Le cinéma, c'est savoir créer le débat»
LOTFI ABDELLI, COMEDIEN TUNISIEN, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 03 - 01 - 2011

Né le 14 mars 1970 à Tunis, Lotfi Abdelli est un acteur et danseur tunisien. Il débute sa carrière artistique comme danseur au conservatoire de Tunis, sous la direction de Anne-Marie Sellami, puis au ballet du Théâtre national, sous la direction de Mohamed Driss, au Ballet national tunisien, sous la direction de Nawel Skandrani, et avec Imed Jemâa à la Compagnie théâtre de la danse. Il a participé comme danseur dans le spectacle Hadhra de Fadhel Jaziri.
Au cinéma, il remporte le Prix de la meilleure interprétation masculine aux Journées cinématographiques de Carthage 2006 pour son rôle dans le film Making off de Nouri Bouzid. Ce long métrage a obtenu L'Ahaggar d'or du meilleur film au Festival international du film arabe d'Oran en 2007 et d'autres prix encore dans le monde. Nous avons pu apercevoir Lotfi Abdelli également dans Le Soleil Assassiné d'Abdelkrim Bahloul où il joue le présumé tueur de Jean Sénac. Depuis un ans, il se distingue sur les planches en affichant plein succès grâce à son premier one man show intitulé Made in Tunisia.
Artiste aux multiples talents, Lotfi Abdelli n'a pas sa langue dans sa poche. En somme, c'est un électron libre, un rien provocateur, qui se plaît à régler ses comptes avec les animateurs télé via le Net et de défendre la fille tunisienne quand cela s'impose. Il jouera également dans de nombreux téléfilms et fera de nombreuses apparitions sur les plateaux télé, à tel point qu'aujourd'hui, il a décidé de se faire tout petit et de s'éclipser un peu. Restera-t-il longtemps loin des lumières? A coup sûr, non. Acteur indépendant, celui qui se sent lui-même dans la danse a trouvé peut-être sa vocation: la scène! Lotfi Abdelli n'a de cesse de multiplier les projets et les longs métrages tout en jouant à la fois en Tunisie et à l'étranger dans un film où il partage la vedette avec l'acteur Jean-Marc Barr. Lotfi n'a pas du temps à perdre. Il est jeune et veut croquer la vie à pleines dents.
L'Expression: M. Lotif Abdelli vous avez tenu le rôle principal dans Making off de Nouri Bouzid. Un film qui a obtenu plusieurs prix dont le Ahaggar d'Or lors de la première édition du Festival du film arabe d'Oran en 2007. Pourriez-vous nous parler de votre expérience dans ce film?
Lotfi Abdelli: Oui j'ai joué le premier rôle du film. Il est très important car ça parle de cette jeunesse fragile, déçue qui se cherche dans nos sociétés arabes et maghrébines. Une jeunesse sans repère, tellement fragile qu'on peut faire tout ce qu'on veut avec, des délinquants, des artistes comme des terroristes. Le sujet du film a montré comment on peut endoctriner un jeune qui veut percer mais toute la société se ligue contre lui. A la fin, il est récupéré par les islamistes. Le film montre comment on fabrique un terroriste tout en défendant le point de vue de l'Islam. Car l'Islam ce n'est pas le terrorisme. J'ai eu la chance de travailler avec un des grand réalisateurs tunisiens. Le film avait obtenu une quarantaine de prix internationaux dont le Grand Prix ici à Oran. C'était un honneur pour nous.
Etes-vous d'accord avec les propos du réalisateur dans le film?
D'accord ou pas, je suis un acteur, je suis là pour servir le scénario, les propos de Nouri Bouzid sont discutables. C'est un metteur en scène sincère et sensible qui dit ce qu'il pense et fait avancer les choses. Il est l'un des rares réalisateurs arabes à avoir fait sauter les tabous. Il a toujours effleuré la folie et créé le beuzz en faisant ses films. Il a toujours mis le doigt sur des choses qui font mal. Après, on aime ou on n'aime pas le film de Nouri Bouzid, ce n'est pas le plus important. Ce sont des films où l'on n'en sort pas indemne.
On en discute, ça crée le débat. Le cinéma n'est pas que divertissement, et donner de l'émotion, c'est savoir créer le débat. C'est ce dont a besoin le Monde arabe et tout le Maghreb. C'est comment ouvrir le débat, et ce, sans avoir peur car on nous met tellement de tabous et de limites or, à ne pas dire et franchir...., on a le droit de parler de certaines choses.
Vous êtes revenu cette année pour présenter le film Fin décembre dans lequel vous jouez le rôle d'un émigré qui, paradoxalement, paraît moins ouvert que l'homme qui vient de la ville. Comment percevez-vous ce rôle en tant que jeune Tunisien?
Nous avons souvent tendance à attendre beaucoup de choses des gens qui viennent de l'étranger, de ceux qui ont la chance de faire des études en France ou aux Etats-Unis. On s'attend à ce qu'ils viennent avec une ouverture d'esprit extraordinaire en croyant qu'ils vont faire avancer les choses mais parfois, on est surpris de les trouver beaucoup plus fermés, têtus et fanatiques dans le sens où ils ont peut-être reçu un choc culturel. Ils se vengent en revenant ici. Ils ont perdu quelque chose et ont peut-être envie de la retrouver. C'est un rôle très important car il traite un peu de la schizophrénie, du non-dit des personnages.
Quand on a plusieurs personnalités on est perdu, on découvre que c'est une personne cassée de l'intérieur. Notre société vit parfois de grands mensonges par rapport à ses éclaireurs. On se trompe de cible.


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