«De toutes les façons, le seul perdant c'est le parti. N'y a-t-il pas d'autres échéances à l'avenir?», s'est interrogé un militant d'un ton menaçant. Le pire a été évité de justesse ce week-end à Hydra lorsque des citoyens avaient organisé un sit-in devant l'APC pour protester contre la «confiscation de (leurs) voix». Le maire légitime, M.Farrah Nacer, pourtant officiellement installé par le wali délégué au lendemain du scrutin, a été étrangement remplacé par un autre, dans des conditions ayant intrigué les citoyens d'Hydra. Le comble, c'est que le maire contesté avait, lui-même, signé l'engagement et le PV d'installation de celui qui est désormais ex-futur maire. La victoire du FLN risque donc de se transformer en échec, puisque les citoyens ont décidé de recourir à tous les moyens pour rétablir M.Farrah dans ses fonctions. L'installation du nouveau maire, qui fait objet d'une forte opposition de la part de la base du FLN ainsi que des citoyens, a été organisée dans la nuit de mercredi à jeudi. La coïncidence est-elle fortuite? S'agit-il d'un fait accompli? Week-end oblige, il est difficile de répondre à ces questions. Par ailleurs, aucun document officiel n'est, jusqu'à présent, parvenu aux militants du parti, sur la réunion de la réinstallation du maire contesté. Ce qui a alimenté le mécontentement des citoyens désabusés. Pour les initiés du parti dans la commune, on évoque sans hésitation des jeux troubles concoctés par les caciques du FLN qui rejettent tout changement, adopté par le SG du FLN, M.Benflis. «Etant un ancien élu de l'APC, M.Farrah Nacer constituerait-il un danger pour certains cercles?», s'est interrogé un citoyen. A peine la question posée, un autre déclare: «Il y a des dossiers datant de l'ancien mandat que certains veulent définitivement enterrer.» Cette réflexion en dit long sur la manière avec laquelle, du jour au lendemain, tout a basculé dans le mauvais sens. Les militants du parti, qui menacent de démissionner collectivement, ont affirmé que ni la volonté des électeurs ni le code communal n'ont été respectés. La coordination des mouhafadate, présidée par M.Ahmed Benmouhoub, a visiblement été mise à l'index. «C'est là où l'on résiste au changement», affirme un jeune militant visiblement irrité et désabusé. Vu sa popularité, les citoyens sont convaincus que le nom de M.Farrah, tête de liste FLN à Hydra, a servi d'appât. De toutes les manières, c'est le parti FLN qui sera le seul perdant. «N'y a-t-il pas d'autre échéance électorale à l'avenir?», s'est interrogé un militant d'un ton menaçant en ajoutant que les citoyens sont conscients que les voleurs de leurs voix vont jouer à l'usure. C'est pour cela que des manifestations quotidiennes sont prévues.