Le nouveau système LMD, la dégradation des conditions d'étude et l'insuffisance d'infrastructures sont à l'origine de cette grogne. Hier mercredi, c'était au tour des étudiants du département des sciences économiques d'emboîter le pas à ceux des autres départements ayant déjà enclenché des mouvements de protestation depuis des semaines. En l'absence de réaction de la part des autorités, les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont décidé de passer à l'action, l'unique moyen qui semble à même de faire réagir les responsables au plus haut niveau. C'est du moins ce que les concernés nous ont confié hier sur place. Après les étudiants du département des sciences juridiques et ceux du département des sciences politiques, ceux du département d'économie viennent d'emboîter le pas aux premiers en décidant d'observer deux journées de grève «renouvelables» depuis, hier, mercredi. Comme il fallait s'y attendre, l'appel du comité des étudiants a eu un écho favorable. Les étudiants des sciences économiques ont déserté les amphis durant toute la journée d'hier et le feront sans aucun doute aujourd'hui jeudi. Le problème principal qui est à l'origine de la grogne des futurs licenciés est le fait qu'ils ne pourront, désormais, pas postuler à un magister puisque leur parcours universitaire arrivera à son terme inéluctablement au niveau de la licence. Cette nouveauté est inhérente au lancement du système LMD, mesure prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette innovation ne semble pas être du goût des étudiants. En tout cas, au niveau de l'université de Tizi Ouzou, c'est elle qui a été la goutte qui a fait déborder le vase. Les autres revendications soulevées par les étudiants ne sont que secondaires devant celle de dénoncer la suppression du magister. Ce sont les étudiants des sciences juridiques qui ont été les premiers à réagir à ce problème avant d'être suivis par des milliers d'autres. Avant-hier, mardi, tous les étudiants du département des sciences politiques ont observé une journée de protestation contre le nouveau système qui les empêche d'accéder au magister mais aussi pour dénoncer la non-prise en charge d'une longue liste de problèmes dans lesquels ils se débattent. Les étudiants parlent de la dégradation des conditions d'études au sein de leur département avec notamment, une insuffisance sur le plan des infrastructures d'accueil, aussi bien des amphithéâtres que de la bibliothèque et des salles des travaux dirigés. Les étudiants du même département sont aussi mécontents du manque d'enseignants, toutes catégories confondues. Ces problèmes sont en grande partie générés par le fait que ce département est l'un de ceux qui reçoivent le plus grand nombre de nouveaux bacheliers chaque année. C'est au niveau du département des sciences juridiques que la situation est alarmante. On y parle déjà d'année blanche puisque la grève au sein de ce département est à sa troisième semaine. Au premier jour du deuxième trimestre, dimanche dernier, les étudiants n'ont toujours pas repris les cours. Selon leurs affirmations, ils sont déterminés à aller jusqu'au bout pour se faire entendre. L'ambiance qui règne actuellement au sein de campus de «Hasnaoua» de l'université de Tizi Ouzou mais aussi au sein des autres campus comme Oued Aïssi, Boukhalfa et Tamda augure que le mouvement de contestation va s'inscrire dans la durée.