Le ministre de la Justice est formel. Il est hors de question de payer une rançon Répondant à une question sur la position de l'Algérie dans le cas où les pirates demanderaient une rançon pour la libération de ses marins pris en otage dans le vraquier MV Blida détourné, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a rappelé que «l'Algérie est le premier pays à avoir demandé, devant l'Assemblée générale des Nations unies, la criminalisation du paiement de la rançon aux criminels et aux kidnappeurs». Le paiement de la rançon, a-t-il poursuivi devant la presse en marge de la séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, équivaudrait à un «encouragement des criminels et au financement du terrorisme sachant que l'on ne peut sauver la vie d'une personne contre la mort de millions d'autres.» Il ajoutera, à ce propos, que «la dernière réunion des ministres arabes de la Justice a adopté une recommandation dans ce sens.» Belaïz a indiqué, par ailleurs, que l'Algérie manque de données suffisantes pour ester en justice les pirates. Le ministre a précisé que l'Algérie «n'est pas encore en possession d'informations précises sur l'identité des auteurs de l'acte de piraterie qui a visé le vraquier MV Blida, ni de données suffisantes pour intenter une action en justice.» S'exprimant devant la presse, le ministre a indiqué que l'Etat «ne peut prendre des positions et des décisions sur la base d'informations non confirmées», mais pourrait «en cas de preuves introduire une action en justice devant les instances compétentes.» Les pays arabes, a-t-il dit, préparent une convention sur la piraterie. Le vraquier battant pavillon algérien MV Blida a fait, samedi après-midi, l'objet d'un acte de piraterie en haute mer alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa (Kenya). Le bateau avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Le capitaine du navire ainsi que 5 membres d'équipage sont de nationalité ukrainienne. Les 4 autres membres sont de nationalité philippine (2), jordanienne (1) et indonésienne (1). Un communiqué du ministère ukrainien des AE, rendu public mercredi, a confirmé un contact avec le capitaine ukrainien du bateau qui a assuré que tous les marins étaient «sains et saufs.» Le capitaine du vraquier MV Blida a indiqué à son opérateur grec Sekur Holding INC, qu'aucun membre d'équipage n'avait été blessé lors de l'attaque des pirates et que l'état de santé des marins était satisfaisant, a-t-on assuré. De son côté, le ministre des Transports, Amar Tou, avait assuré que les autorités peuvent connaître la position du navire à tout moment, car, a-t-il expliqué, «grâce au système «Coss», installé au niveau du ministère. C'est un dispositif de veille pour la sûreté et la sécurité des navires, qui nous permet de localiser le bateau. Il nous permet d'obtenir toutes les informations sur le navire enregistrées à travers le monde entier. Nous pouvons le faire parce que les pirates n'ont pas encore coupé le système de communication qui est à bord du navire,» a-t-il souligné. Il y a lieu d'indiquer que tous les membres de l'équipage du Blida, hormis deux ou trois membres, ont contacté leurs familles respectives en les rassurant sur leur état de santé, a indiqué jeudi le DG de l'International Bulk Carriers (IBC), Nacereddine Mansouri. Ce dernier a toutefois précisé que «depuis mercredi, il n'y a plus de contact avec le commandant de bord».