Le Majorquin de 24 ans, déjà bardé de neuf titres, a pratiquement tout gagné, excepté le Masters de fin d'année. Le n°1 mondial, Rafael Nadal, part lundi à Melbourne à la conquête du seul titre qui lui a échappé en 2010, l'Open d'Australie, mais le tenant de la couronne, Roger Federer, semble déterminé à priver l'Espagnol de l'exploit d'un Grand Chelem à cheval sur deux saisons. Depuis le début de l'ère Open en 1968, mis à part Rod Laver, aucun joueur n'a réussi à remporter à la suite les quatre titres majeurs: Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open. Si l'Australien avait réussi à tout rafler en une année (1969), Nadal peut accomplir la performance, mais à cheval sur les saisons 2010-2011, après avoir triomphé l'an dernier dans les trois autres tournois. Le Majorquin de 24 ans, déjà bardé de neuf titres en Grand Chelem, a pratiquement tout gagné, excepté le Masters de fin d'année. Sur les terres de Laver, une victoire qui complèterait ce carré magique serait d'autant plus symbolique. Vendredi, la main de l'ancienne gloire tchécoslovaque, Ivan Lendl, lui, a réservé un sort plutôt clément, avec un tour de chauffe tranquille face au modeste Brésilien Marcos Daniel. Fiévreux la semaine passée à Doha, où il a été balayé en demi-finale par le Russe Nikolay Davydenko, l'Espagnol aura tout le temps de récupérer avant que les choses sérieuses ne commencent, peut-être au 3e tour face à Marin Cilic. Le Croate, n°15 mondial, avait profité de l'abandon de Nadal pour atteindre la demie l'an passé, et le Majorquin se fera un plaisir de lui rappeler que ce n'était qu'un accident. En quarts, David Ferrer (n°7 mondial), Mikhail Youzhny (n°10) voire Michaël Llodra (n°22) sont pressentis pour tenter de lui faire barrage. La demi-finale s'annonce plus incertaine, dans une partie de tableau où gravitent les prétendants Robin Söderling (n°4), Andy Murray (n°5) ou Jo-Wilfried Tsonga (n°12). Bien évidemment, l'Espagnol est largement en mesure de sauter ces obstacles pour retrouver en finale l'autre grand favori, le n°2 mondial Roger Federer. Le Suisse avait en son temps lui-même manqué le Grand Chelem sur deux saisons, en remportant Wimbledon et l'US Open 2006, puis l'Open d'Australie 2007, pour buter en finale de Roland-Garros sur... Nadal. Nul doute que le Bâlois aura à coeur de rendre la pareille à son cadet en glanant au passage un cinquième titre à Melbourne, seule la légende locale Roy Emerson ayant fait mieux dans les années 60 avec six sacres. Federer, qui se sent prêt à redevenir n°1 mondial, a aussi beaucoup de points à défendre à Melbourne et la perte de son titre compliquerait ses ambitions. Cependant, le Suisse a eu un tirage légèrement plus compliqué que Nadal, avec un 1er tour face au Slovaque Lukas Lacko, qui a pris un set à Nadal à Doha, puis un 2e théorique face au Français Gilles Simon, en plein renouveau. Ensuite, il faudra se débarrasser en quarts de l'inusable Andy Roddick ou du Français élastique, Gaël Monfils. Enfin, Federer devra écarter de sa route Novak Djokovic, n°3 mondial, tout juste auréolé de son titre en Coupe Davis. Le Serbe, vainqueur de son seul titre du Grand Chelem en Australie, en 2008, a envie de récidiver et rompre la monotonie des palmarès 100% Nadal-Federer. Des surprises seront aussi attendues dans ce tournoi qui en réserve toujours. Et pourquoi pas un bal des revenants, avec les retours, après une année ou plus dans l'ombre, de Juan Martin Del Potro, Nikolay Davydenko voire David Nalbandian?