Les événements au Niger et au Mali ne sont pas sans conséquences sur le tourisme au Sahara. La situation sécuritaire qui prévaut au Sahel perturbe grandement l'afflux des touristes au niveau de l'Ahagghar. C'est du moins ce qu'a déclaré à la presse, M.Farid Ighilahriz, directeur de l'Office du Parc national de l'Ahaggar. Ighilahriz révèle qu'à cause de cette instabilité qui règne dans les pays voisins tels que le Mali et le Niger, le nombre de «touristes que reçoit la région annuellement ne dépasse pas les 18.000». Il tient toutefois à préciser que l'impact de cette situation sécuritaire est «indirect». Car il «ne concerne qu'une certaine frange de touristes étrangers habitée par la psychose de tout ce qui se passe dans la région du Sahel». Le directeur de l'Office du Parc national de l'Ahaggar a également reconnu qu'étant «une région vaste et riche en patrimoine géologique et culturel tel que les gravures rupestres. Le plus grand musée de plein air dans le monde attire les regards malveillants de certains pilleurs et braconniers qui se présentent sous le couvert de touristes». Pour lutter contre ces tentatives d'exploitation des richesses, les autorités ont créé environ 50 postes pour la surveillance et le contrôle au niveau de ce parc. En plus de la coordination avec les équipes des douanes, qui ont renforcé leur contrôle au niveau de l'aéroport de Tamanrasset, Aguenar. En effet, les douaniers qui utilisent le scanner pour le contrôle, ont reçu comme instruction de l'Office du Parc national de l'Ahaggar de «ne rien laisser sortir, ne serait-ce un grain de sable». Sauf bien sûr ce qui est «vendu par les artisans de la région». Pour ce qui est du nombre annuel de chercheurs étrangers qui effectuent des travaux à l'Ahaggar, il «avoisinerait les quelque 35 chercheurs». Ces recherches concernent plusieurs domaines comme «la géologie, l'archéologie, la botanique et la zoologie et dans une moindre mesure, le patrimoine culturel». M.Farid Ighilahriz précise: «Nous avons adopté une stratégie claire et fondée sur l'exigence de conclure des accords avec les universités et centres de recherche algériens». Ces accords permettront d'estimer la véracité des conclusions de ces recherches, et contrôler les prises d'échantillons. Dans un autre registre, M.Ighilahriz avoue «avoir préparé un dossier pour classer le Parc de l'Ahaggar patrimoine mondial de l'Unesco». Mais les démarches peuvent prendre quelques années, a-t-il ajouté. Le deuxième Festival international des arts de l'Ahaggar (Tin Hinan-Abalessa), a été «un moyen de faire connaître au monde les richesses artistiques et culturelles de la région», et ainsi donner plus de poids et promouvoir le parc de l'Ahaggar, patrimoine mondial de l'Unesco.