Il faudra beaucoup d'efforts pour revenir à la normale au niveau des services affectés par les émeutes. Le chef de l'exécutif de la wilaya de Béjaïa a présenté, hier, le bilan, encore provisoire, des dégâts enregistrés dans le sillage de trois journées noires qu'avait connues la wilaya de Béjaïa au début du mois en cours. Devant le conseil de wilaya, qu'il a réuni hier matin à la Maison de la culture, le wali a chiffré les pertes matérielles à plusieurs milliards de centimes. Devant les directeurs exécutifs, les maires, les élus des assemblées municipales et les représentants du mouvement associatif de la wilaya, il a souligné que la région de Béjaïa a «été durement touchée» et qu'il «faudra beaucoup d'efforts pour renouer avec la situation normale au niveau des différents services affectés par les émeutes». Dans la foulée, le chef de l'exécutif plaidera longtemps pour le dialogue et la concertation afin d'éviter de pareilles situations. L'insistance du wali trouve sa raison d'être dans l'importance du nouveau quinquennat. Dans son allocution, il mettra la lumière sur les projets inscrits pour la wilaya et ceux réalisés, ainsi que les projets en souffrance. C'est pratiquement tous les secteurs qui ont bénéficié de projets. Mais là où ça coince à Béjaïa, c'est au niveau des réalisations. En effet, 43 grands projets sont bloqués en raison des oppositions de citoyens et du déficit foncier. La ritournelle en somme, car on a ces deux obstacles pour justifier les situations de retard et jusqu'à aujourd'hui, rien ne semble avoir été fait pour les éliminer. Qu'à cela ne tienne! Le wali avertit: les enveloppes des projets en souffrance seront affectées pour d'autres réalisations. Il n'est donc plus question d'attendre des solutions qui ne viennent pas par laxisme ou par négligence. Le reliquat des programmes précédents est énorme. 400 milliards de centimes ne sont pas dépensés. Chose devenue tout à fait normale dans une wilaya où la consommation des crédits dépasse rarement les 60%. Au total, 707 milliards de centimes ont été débloqués depuis 2004 dont une grande partie n'est pas consommée. En matière de dégâts, il convient de rappeler que quatre tribunaux sur les cinq que compte la wilaya de Béjaïa ont été saccagés. 496 logements squattés à Akbou et 10 à Aït R'zine, dont certains ont même été même revendus, avait indiqué hier le wali. 727 blessés, dont 466 policiers et 261 manifestants, ont été dénombrés à la suite des affrontements qu'a connus la région de Béjaïa. Sept établissements scolaires, dont le CEM d'Akbou, totalement saccagés et pillés, cinq sièges de daïra détruits (Aokas, Kherrata, El Kseur, Akbou et Amizour) et deux communes ont vu leurs édifices vandalisés. Il s'agit de Kherrata et Seddouk. Les autres centres d'activités touchés sont les annexes et sièges de la Sonelgaz, l'ADE, les contributions diverses...Les dégâts sont si nombreux que les détails deviennent inutiles. En matière d'interpellations, le wali a indiqué hier qu'aucun émeutier n'est actuellement en détention. Il appellera les personnes touchées par les actes de vandalisme à déposer des plaintes auprès des services concernés.