Après quatre jours d'émeutes marquées par de violents affrontements, les différentes villes de Béjaïa ont renoué, hier, avec le calme. Bien que la tension demeure perceptible au niveau de certains centres urbains, aucun incident notable n'a été enregistré durant toute la journée d'hier. Le retour progressif au calme dans les centres urbains touchés par la vague d'émeutes a, en effet, commencé à se faire sentir, dimanche dans la matinée, avec la réouverture des magasins et le dégagement des différents axes routiers. Ce qui a permis au trafic routier de reprendre son cours normal. Il faut signaler néanmoins la présence sur certaines chaussées de quelques barricades, constituées essentiellement de pierres, de troncs d'arbres et autres détritus. De Tazmalt à El-Kseur en passant par Sidi-Aïch et Akbou, de Tichy à Kherrata, les services de nettoiement des communes se sont attelés à faire le ménage. Les autorités locales semblent vouloir apaiser un tant soit peu la tension, en tentant de remettre un peu d'ordre dans les chefs-lieux communaux. C'est le moment qu'a choisi le chef de l'exécutif pour organiser une réunion avec les députés et sénateurs de la région auxquels ont été associés les membres de la société civile. Une place a été accordée aux associations de parents d'élèves activant dans la wilaya. La réunion a été consacrée, selon la radio locale, seul média à être convié à la rencontre, aux événements qui ont secoué la région depuis jeudi. Il s'agit, a-t-on indiqué, de canaliser la grogne juvénile. Il est donc proposé de mener des campagnes de sensibilisation au niveau des quartiers et villages. L'important étant de stopper la casse. Certains intervenants auraient suggéré la prise de certaines mesures urgentes en direction des jeunes, notamment arrêtés durant le mouvement. Le chef de l'exécutif, de son côté, a présenté un bilan des émeutes. Lequel fait état de 391 policiers blessés dont 11 seraient toujours hospitalisés. Parmi les manifestants, ils ne seraient que 180 à avoir subi des blessures. Deux seraient toujours à l'hôpital. Il a évoqué, en outre, les dégâts matériels importants. Quatre tribunaux ont été incendiés, six écoles ont été saccagées ainsi que des sièges de daïra, des antennes Sonelgaz. Il n'a pas manqué d'évoquer le squat dont ont été l'objet 495 logements sociaux dans la région d'Akbou.