Le FLN, le MSP et le RND observent un silence total sur cette coordination qui risque d'aboutir à une reconfiguration de la scène politique nationale. La mise en place de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, composée de plusieurs partis politiques (RCD, MDS, PLJ) et plusieurs organisations de la société civile (Laddh, Snapap, CLA, Satef...etc.) donne des sueurs froides à l'Alliance présidentielle composée du FLN, RND et le MSP. Les animateurs de cette alliance observent un silence radio total sur cette coordination qui risque pourtant de secouer le cocotier et de mener vers une reconfiguration de la scène politique nationale. Avec la mise en place de cette coordination, l'on s'achemine, en effet, vers une bipolarisation de la scène politique. D'un côté, les partis de l'Alliance présidentielle et de l'autre, cette coordination qui englobe plusieurs partis de l'opposition et d'organisations de la société civile. Mais comment les trois partis de l'Alliance conçoivent-ils cette coordination et comment l'ont-ils accueillie? Avec un air agacé, le chargé de communication du Front de libération nationale (FLN), M.Kassa Aïssi, a déclaré, hier, qu'il n'a pas «d'éléments d'information pour réagir à cette initiative». Le FLN est-il donc à ce point déconnecté de la réalité du terrain pour feindre d'ignorer cette organisation alors que la presse nationale en parle depuis quatre jours? Cela est d'autant plus peu plausible sachant que ce parti, à la tête de la majorité des institutions, est informé à la virgule près de ce qui se passe dans le pays. «Convaincus de l'urgence des actions collectives engagées, notre démarche est ouverte à toutes les forces et à tous les acteurs de la société afin d'éviter à l'Algérie le chaos et la faire basculer sérieusement et définitivement dans une perspective de changement démocratique», ont annoncé ces organisations dans un communiqué commun avant-hier. Interrogé sur la marche de 9 février prochain à Alger, M.Aïssi a eu pour réponse: «La loi est claire, ils le savent très bien et Mostefa Bouchachi qui est avocat le sait bien.» Une manière pour le FLN d'inviter ses forces à croiser les bras, laisser perdurer la situation de crise et assister en observateur à ce qui se passe dans le pays. La Coordination a décidé, rappelons-le, l'organisation d'une marche nationale pour «exiger la levée de l'état d'urgence sévissant depuis dix-neuf ans, qui immobilise le pays et bride toutes les libertés». Du côté du Rassemblement national démocratique (RND), c'est la même attitude qui est observée. Interrogé sur la question, son porte-parole, Miloud Chorfi, s'est montré gêné, avant de poser la question s'il s'agit d'un «nouveau parti politique». M.Chorfi a ajouté qu'il n'a pas de commentaire à faire sur cette question qui n'est pas, selon lui, à étudier. Pour sa part, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) s'est dit non concerné par cette initiative. «On n'est pas partie prenante et que chacun assume ses responsabilités», a souligné Mohamed Djoumoua, porte-parole du MSP, estimant que les initiateurs de ce mouvement sont libres.