«En Algérie, il y a les fondamentaux économiques pour avoir une activité dans le raffinage», a affirmé le président de Cristal Union Fruit d'un partenariat entre la géant français Cristal Union et le groupe agroalimentaire privé algérien, La Belle, la nouvelle raffinerie de sucre implantée à Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès, et dénommée Grande Raffinerie Dahmani (GRD), sera opérationnelle à partir du premier trimestre 2012. «Actuellement, nous sommes en phase avancée de travaux de génie civil et on espère être au rendez-vous pour le 1er trimestre 2012», a indiqué hier, le président du directoire de Grande Raffinerie Dahmani (GRD), Saâdeddine Hadri, lors de la signature de l'accord de partenariat entre les deux groupes, qui s'est déroulée à l'hôtel Hilton. Cet investissement de 70 millions d'euros «est une première étape d'une grande collaboration appelée à s'élargir et à s'inscrire dans la durée», a ajouté M.Hadri qui n'a pas manqué de saluer dans son allocution «toutes les autorités et les organismes qui contribuent à concrétiser ce projet». La capacité de la raffinerie de Ouled Moussa, qui va employer au moins 250 travailleurs, sera doublée à partir de la 4e année à travers la mise en place d'une deuxième unité. Sa mise en oeuvre «s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par les pouvoirs publics en matière de développement et de mise à niveau de l'industrie sucrière pour la conformer aux standards internationaux et aux normes en vigueur dans le monde», a-t-il souligné. Le projet, approuvé le 16 janvier par le Conseil des participations de l'Etat, est détenu à hauteur de 65% par La Belle et 35% par Cristal Union. D'une capacité initiale de 350.000 tonnes/an, l'usine fabriquera du sucre industriel et du sucre de table aux normes internationales. Selon lui, le sucre produit par cette unité sera destiné au marché interne avec la possibilité d'exporter vers des pays de la région «en fonction des conditions du marché». Pour sa part, le directeur général de Cristal Union, Alain Commissaire, a affirmé qu'«une partie de la production sera exportée vers des pays limitrophes de l'Algérie, notamment dans le Sahel mais aussi vers certains pays européens comme l'Espagne et l'Italie». M.Commissaire a, par ailleurs, affirmé que la coopération avec le groupe algérien est appelée à se poursuivre par de nouveaux investissements dans les domaines agricole et agroalimentaire. «Les choses vont très vite et il y aura quelque chose dans ce sens en 2011», a-t-il dit sans toutefois fournir plus de détails sur ces futurs projets communs. Deuxième groupe sucrier français, Cristal Union accapare 25% de la production betteravière sur le territoire français. Le groupe a un grand domaine agricole, dans lequel il emploie près de 6000 agriculteurs. Interrogé sur l'environnement économique en Algérie, en marge de la cérémonie, le président du groupe français, Daniel Collard a soutenu qu'il n'y voit pas de contrainte et que l'écueil de la bureaucratie brandi, parfois à tort, «n'est pas spécifique à l'Algérie. La bureaucratie existe partout dans le monde», a-t-il déclaré ajoutant qu' «en Algérie il y a les fondamentaux économiques pour avoir une activité dans le raffinage. J'entends par fondamentaux, le coût de l'énergie relativement bas et un fort développement de consommation». L'accord a été signé par Djilali Dahmani, président du groupe La Belle et Daniel Collard, président de Cristal Union. La Belle, qui assure environ 35% de la demande nationale en matière de denrées alimentaires (minoterie, semoulerie, torréfaction de café, huiles alimentaires, margarine...), compte quatre unités de production et réalise un chiffre d'affaires annuel d'un demi-milliard de dollars. De son côté, Cristal Union représente quelque 20% de la production française de betterave et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros en 2010.