Malgré les assurances du ministre de la Santé, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) maintient sa grève. Le débrayage cyclique de deux jours par semaine, prévu par les paramédicaux, sera observé à partir d'aujourd'hui. La contestation pourrait même prendre la forme d'une grève illimitée. C'est ce qu'a affirmé le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) dans un communiqué rendu public, vendredi dernier, autour des actions qu'il va entreprendre afin de faire entendre leurs revendications dont la principale est le statut particulier. «Après débat, le conseil national du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé à l'unanimité: le maintien des journées de grève des 1er et 2 février 2011 (et) le dépôt d'un préavis de grève illimitée qui prendra effet à partir du mardi 8 février 2011», lit-on dans le communiqué publié à l'issue d'une session extraordinaire de cette organisation syndicale. Il y a une semaine, le premier responsable du département de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, avait annoncé via les médias publics que le projet de statut particulier des paramédicaux allait être déposé le jour même auprès de la direction générale de la Fonction publique. «J'ai informé le directeur général de la Fonction publique que le dossier inhérent au statut particulier des paramédicaux, avec tous les articles y afférents, sera sur son bureau dès cet après-midi», avait-il alors assuré. Peine perdue, l'annonce du ministre n'a pas eu l'effet escompté. Le Syndicat algérien des paramédicaux en explique les raisons. La «campagne médiatique menée contre le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) dans le but de casser sa dynamique syndicale vient de produire un effet contraire aux attentes de la tutelle», avaient déclaré les paramédicaux dans le communiqué. Incapacité à présenter «la moindre preuve» des éléments constituants le dossier du statut L.M.D, l'ignorance du SAP par la tutelle concernant le même dossier, l'amalgame entretenu sur la question par le ministre de la Santé «en s'adonnant à un jeu médiatique», sont autant d'accusations formulées par le SAP contre le ministère de la Santé. Dans une précédente déclaration, le Syndicat algérien des paramédicaux a fait savoir qu'il sursoyait à tout dialogue avec la tutelle. «Le ministre de la Santé n'a pas hésité un moment à faire appel à certains vieux réflexes, convoquant une rencontre folklorique sur le statut et invitant les paramédicaux non syndiqués», avaient-ils indiqué. Ladite rencontre, à laquelle les syndicalistes n'avaient pas été conviés n'est pour eux qu'une «manoeuvre d'un autre âge». Ces derniers se sont d'ailleurs réjoui de son échec qu'ils qualifient de «cuisant». Mais le Syndicat algérien des paramédicaux est loin de constituer l'exception dans ce combat engagé par les travailleurs du secteur de la santé pour arracher leurs droits. Plusieurs autres organisations syndicales dont le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), sont toujours en attente concernant la concrétisation de leurs demandes. Les promesses du premier responsable du département de la santé ont été le seul fruit obtenu des négociations qui durent depuis des années. «Il n'y a eu aucune avancée par rapport à notre statut ni sur le dossier du régime indemnitaire. Nous sommes le seul secteur qui reste à la traîne. A mon avis, nous ne sommes plus dans une situation de négociations. Tout échappe au ministre, qui pivote au milieu de nulle part et n'arrive pas à régler les problèmes du secteur», avait estimé M.Merabet, porte-parole du Snpsp dans une déclaration à la presse.