«La justice est et sera la pierre angulaire de la réussite ou de l'échec de l'ordre national nouveau.» Comme chaque année, le Président de la Répu-blique, M.Abdelaziz Bouteflika, en tant que premier magistrat du pays, a procédé, hier, au siège de la Cour suprême, à l'ouverture officielle et solennelle de l'année judiciaire 2002-2003. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence des hautes personnalités de l'Etat et du gouvernement. Ainsi, le chef de l'Etat était entouré de MM.Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, de Karim Younès, président de l'APN, d'Ali Benflis, Chef du gouvernement, de membres du gouvernement, des parlementaires et des magistrats. Partant de la réalité qui prévaut dans la société algérienne ces dernières années, le Président de la République a, d'emblée, affirmé que l'Etat de droit était «la réponse et la solution» aux «nombreux maux» dénoncés quotidiennement par les Algériens. Appelant le peuple algérien à barrer la route à tous ceux qui veulent porter un coup à sa souveraineté par le terrorisme, le trafic de stupéfiants, le monopole illicite du commerce et le marché noir, il a déclaré: «C'est dans un ordre national fondé sur la primauté exclusive de la loi garantie par une justice efficace et indépendante que pourront se concrétiser toutes nos aspirations nationales dans la stabilité et la sérénité.» Intervenant, selon Bouteflika, «dans une conjoncture nationale chargée de défis, mais aussi d'espérance» à travers l'organisation et la réussite des deux consultations électorales de cette année qui ont permis de donner au peuple la parole et de renouveler les institutions nationales et locales de l'Etat algérien, la rentrée judiciaire de cette année a été, pour le Président de la République, une nouvelle occasion pour réaffirmer que «(...) nos compatriotes attendent avec impatience l'avènement d'une ère nouvelle ou seront confirmées la primauté du droit pour tous et au-dessus de tous ainsi que la mise en place d'un Etat de droit présent dans tous les actes de la vie quotidienne du citoyen». Et, pour matérialiser cette option fondamentale dans la vie quotidienne des citoyens algériens, il a martelé qu'en ce qui le concerne, il s'appliquerait «à ce que toutes les institutions de l'Etat, en particulier les instances judiciaires, jouent pleinement leur rôle dans la lutte contre le crime et la corruption sous toutes leurs formes», ajoutant: «Je les engage à ne pas faiblir quelle que soit l'infraction, quel qu'en soit le coupable.» Faisant le bilan des chantiers de la réforme de la justice entamés depuis maintenant trois ans, le chef de l'Etat a noté que durant cette relative courte période «la réforme de la justice a pris forme dans des actions initiales importantes». Concrètement, cette évolution s'est manifestée, selon lui, à travers «la législation judiciaire (qui) a vu l'introduction des premières mesures urgentes, mais aussi fondamentales au bénéfice des justiciables et en particulier au bénéfice des prévenus». De même, a fait remarquer le Président Bouteflika, les «conditions de fonctionnement de nos juridictions sont en cours d'amélioration et de modernisation dans le cadre d'un programme appelé à se poursuivre encore grâce au concours du budget de l'Etat». Il est vrai que l'avenir de la nation qui passe par le dépassement de la crise nationale ne pourrait se faire sans l'existence effective d'une justice à laquelle feront confiance les citoyens, tous les citoyens quel que soit le différend entre eux ou avec les institutions de l'Etat. Tout le reste ne serait qu'iniquité, non-droit et donc injustice.