Bouteflika plaide, depuis son investiture à la tête du pays, pour une «justice efficace et neutre». Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, présidera prochainement au siège de la Cour suprême, à Alger, l´ouverture officielle de l´année judiciaire 2006/2007. Une cérémonie qui sera suivie de très près par les observateurs au vu des évènements qui marquent l'actualité nationale. Avec en tête de lice la réconciliation nationale et la révision de la Constitution. Deux grands volets liés directement au pouvoir judiciaire. La démarche est classée par le chef de l'Etat dans le cadre du «processus d'édification de l'Etat de droit». Devant les magistrats, il est attendu que Bouteflika défende ses positions, et réitère les engagements déjà pris. Le président s'expliquera dans un terrain qualifié de «neutre et apolitique» par certains, et de «dépendant du pouvoir politique» par d'autres, d'où l'intérêt de cette rencontre. Certes, ça ne sera pas la première fois que le premier magistrat du pays choisit la Cour suprême pour s'exprimer sur des dossiers chauds, mais force est de constater que depuis la reprise de ses activités officielles, les observateurs appréhendent ses sorties avec un intérêt particulier, dans l´attente qu'il tranche au sujet des deux dossiers suscités. L'ouverture de l'année judiciaire sera, aussi, l'occasion pour le président de défendre la réforme de la justice initiée depuis son investiture à la tête du pays, et qu'il suit personnellement depuis sept ans. Sur ce plan, il ne rate aucune occasion pour rappeler à l'ordre les magistrats. Au sujet du retard enregistré dans la mise en oeuvre de cette réforme sur le terrain, Bouteflika, avait, l'année dernière, renvoyé la balle aux responsables de ce secteur. Même s'il juge que des pas importants ont été faits dans la révision et l´analyse de certains textes de loi. Il a émis des réserves sur la machine des réformes: «Il est vrai que si l´on continue sur ce rythme, je crains fort que ce processus connaisse d´énormes difficultés». Bouteflika plaide depuis son investiture à la tête du pays pour une «justice efficace et neutre», qui fonctionne loin des pressions et des influences quelles que soient leur nature, ou leur origine. Pour sa part, il dit n'avoir ménagé aucun effort, depuis son élection à la tête du pays pour que l´Algérie soit dotée d´une justice indépendante et forte à même d´instaurer un climat de confiance. La non-application des décisions judiciaires et la non-crédibilité de certains verdicts prononcés dans les cours sont les deux principaux maux de la justice algérienne. Le rôle des magistrats justement, comme garants de la transparence et de l'immatérialité de la justice resurgit chaque fois. Les dépassements et les lacunes signalés dans cette institution sont réduits par les responsables de ce secteur à de simples démarches individuelles qui «sont l'oeuvre d'une minorité». «Il serait dans ce cas-là, injuste d'incriminer tout le corps et de lui coller l'accusation de corruption» a défendu récemment M.Tayeb Belaïz, le ministre de la Justice, garde des Sceaux.