Médecins et avocats ainsi que les femmes sont les premières cibles du conseiller de Sarkozy. Avec son conseiller, Abderrahmane Dahmane, le président français, Nicolas Sarkozy, signifie clairement que le projet de faire sortir la diversité des banlieues est l'une de ses priorités. D'origine algérienne, il ne laisse aucun dérapage sur la diversité échapper à la vigilance du président. «Quand il y a des dérapages à droite, je le lui dis. C'est un ami. Il est hors de question que notre communauté soit stigmatisée.» C'est ce qu'il a confié au Figaro qui lui a consacré un article dans l'une de ses éditions. Si cette communauté ne devait pas être stigmatisée, elle ne serait alors que davantage mise en valeur. Une nouvelle opportunité se présentera dans un mois pour atteindre cet objectif. Le président pourrait recevoir à l'Elysée des femmes issues de la diversité à l'occasion de la journée du 8 Mars. «J'en ai parlé à Carla, elle avait l'air intéressée, mais rien n'est décidé», confie le conseiller du chef de l'Etat chargé de la diversité et du lien avec les communautés. Une autre idée est en train de prendre forme. Il souhaite organiser une grande réunion d'associations de banlieue avec le président. L'objectif est clair. «Il faut faire sauter l'idée que le président n'est pas le bienvenu en banlieue. C'est faux», proclame Abderrahmane Dahmane. Ce diplômé en droit s'y connaît bien dans ce genre d'évènements. Quelques jours avant la fin de janvier, il a réuni pas moins de 80 médecins issus de l'immigration dans un restaurant pas loin du palais de l'Elysée. La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, une autre responsable aux origines algériennes, était là. Et à l'organisateur de rappeler: «Nicolas Sarkozy est le seul président qui nous a ouvert les portes. Il a nommé des ministres et des préfets maghrébins», lance-t-il. Des raisons sont données pour justifier cet intérêt. «Il est fils d'immigré, lui aussi.» «J'ai tout subi mais j'ai tout arraché», a confié Sarkozy à son ami. Dans l'esprit du président, il est hors de question d'associer, plus longtemps, délinquance et immigration. Rétablir le dialogue est le nouveau credo de l'équipe de Sarkozy. Les élections de 2012 approchant, ce n'est pas le moment d'irriter les électeurs. Comme il est aussi de bon ton de faire oublier le débat sur l'identité nationale. Du coup, Abderrahmane Dahmane se place en tant que personnage important dans la reconquête de l'Elysée. «Il faut faire un peu de pédagogie et rétablir le dialogue.» C'est en ces termes que l'homme définit sa mission. Et il a de fortes chances d'atteindre son objectif. Tout au long de l'année 2011, il a enchaîné les rencontres avec les communautés issues de l'immigration sans pour autant s'attirer les foudres de la gauche qui risque de le taxer de communautariste. A l'UMP, il avait déjà assumé cette mission de sonder les intentions des élites issues de la diversité. Une réunion avec les avocats maghrébins est déjà prévue. Une autre sera tenue en mars avec la communauté africaine.