S'il se présente à la prochaine élection présidentielle “nous le soutiendrons sans réfléchir”, a-t-il affirmé. Liberté : Le Conseil des démocrates musulmans de France semble choisir l'option Sarkozy. Pour quelles raisons ? Abderrahmane Dahmane : En tout cas, c'est un homme de conviction très respectueux de la parole donnée. C'est le seul qui a montré ses capacités de remettre le dialogue avec ses “compatriotes musulmans de France”. Il a reconnu l'apport des musulmans de France à la construction de la République. C'est un langage franc et loyal. Deuxième élément : par rapport à d'autres ministres, Sarkozy est celui qui mérite notre soutien. Michèle Alliot-Marie quand elle était présidente de l'UMP, elle s'était entourée de beaucoup de cadres franco-algériens, mais dès qu'elle a été nommée ministre de la défense, elle s'est débarrassée de tous ces cadres. Toute la différence est là. Il y a des gens qui viennent nous voir uniquement quand ils ont besoin de nous. Des gens qui fraternisent uniquement lors des campagnes électorales. Donc vous lâchez Jacques Chirac que vous avez pourtant soutenu lors des élections de 1995 et 2002… Nous avons aidé cet homme dans les moments difficiles. Il était lâché au niveau de son parti. Nous avons pensé que c'est un homme à qui il fallait confier les destinées de la République. Jospin est un islamophobe. Nous attendions un geste très fort. ça n'a pas été le cas, et nous avons été patients lors du premier septennat sous la cohabitation. En 2002, nous avons été contactés par Jaques Toubon et Alliot-Marie en nous disant : “nous avons besoin de vous”. Nous n'avons rien vu. Nommer deux ministres, Hamlaoui et Tokia, c'est une bonne chose. Mais penser régler tout le problème par les deux nominations… Sarkozy, cependant, est un homme d'état proche du monde arabe. Ce qui explique ma déception par rapport à l'entourage du président que j'ai rencontré, il y a deux semaines, c'est l'islamophobie. Avec Sarkozy, il y a une volonté de donner un coup de pousse aux relations avec le monde arabe. Cette volonté est effective. Il a été courageux dans ses positions. Il a été courageux de nommer un préfet franco-algérien. Il a la volonté de mettre une politique de l'égalité des chances. Il faut lui reconnaître cette capacité d'intégrer les cadres d'origine musulmane. Dans quel cadre situez-vous les visites de M. Sarkozy en Algérie ? Les visites de Sarkozy en Algérie, en tant ministre de l'intérieur, sont la confirmation de ses convictions. Il est maintenant ministre des finances. Il va conforter les contrats de partenariat. Sarkozy est un ami de l'algérie. Non seulement, il confortera les projets en cours mais il donnera aussi aux relations entre les deux pays une dimension d'amitié. Vous le soutiendrez s'il se présente à la prochaine élection présidentielle ? Je ne vois pas d'autres à droite capable de redresser l'image du pays et avoir une véritable politique arabe. Si Nicolas Sarkozy se présente à la prochaine élection présidentielle, nous le soutiendrons sans réfléchir. Il n'y a pas un autre homme que lui. Ses actions au niveau du conseil général des Hauts-de-Seine plaident pour lui. Il n'y a pas de politique raciste dans l'emploi. Le dernier événement qui a bouleversé la communauté franco-musulmane est la dame qui a tenté de jeter l'opprobre sur la communauté, après avoir été agressée. Sarkozy est le seul homme qui ne s'est pas précipité à prendre position. Il a eu raison. Le chef d'état a failli par rapport à cette question. Cette nouvelle visite de Sarkozy en Algérie est, je l'espère, le début d'une réelle politique de coopération. Ce n'est pas un homme qui vient uniquement faire des contrats, mais pour conforter les liens d'amitié entre les deux pays. S. R.