La circulation routière est devenue incertaine à Béjaïa, mais non en raison des accidents de la circulation et de l'état des routes. Les travailleurs de l'Epbtp de Béjaïa ont procédé, pour la deuxième fois consécutive, à la fermeture de la RN26. Si lors de leur première action du genre, les travailleurs ont dressé leur campement devant le portail de leur entreprise en signe de protestation contre, entre autres, le non-paiement de 14 mois d'arriérés de salaire, le retour à la charge durant la journée de jeudi s'est fait un peu plus loin. En effet, les travailleurs frondeurs se sont rendus compte que le premier lieu choisi pour manifester n'a pas trop gêné les usagers de la route qui n'avaient qu'à effectuer un petit détour par la ville d'El Kseur. C'est pourquoi, au deuxième jour, il ont déplacé leurs barricades un peu plus loin, obligeant ainsi les automobilistes voulant rallier Béjaïa à faire à un très long détour par la commune de Toudja. De ce fait, les usagers de la RN26 ont du patienter des heures pour atteindre la capitale des Hammadites. La fermeture de cet important axe routier à la circulation a créé, par ailleurs, des bouchons monstres sur des dizaines de kilomètres, obligeant des milliers d'automobilistes à rebrousser chemin ou à emprunter d'autres routes. Intervenant parallèlement à la tenue de la session de l'Assemblée populaire de wilaya, cette action musclée a été portée à la connaissance du wali. Interpellé par un élu sur la fermeture de la RN26 par les travailleurs de l'Epbtp et par voie de conséquences sur les débordements intempestifs de la colère citoyenne dans la rue, le wali s'est dit pas trop inquiet, estimant que «cette manière de procéder ne se retourne que contre le citoyen lambda». «Ces fermetures des axes routiers sont spécifique à cette wilaya», a-t-il encore ajouté, sans préciser ses intentions mettant fin à cette situation qu'il reconnaît pénalisante pour le citoyen. Depuis quelques mois, la rue est devenue le théâtre des manifestations. Si jusque-là ce sont les citoyens qui optent pour cette manière de faire, depuis jeudi, même les syndicats, porteurs de revendications spécifiques à une catégorie de travailleurs, en usent de façon abusive. Et ce ne sont pas les milliers d'automobilistes qui, pour des raisons diverses doivent se déplacer dans les deux sens des routes nationales 26 et 12 qui vont nous contredire, eux qui durant toute la journée de jeudi ont fait un véritable parcours du combattant pour arriver à leur destination. La circulation routière est devenue ces jours-ci incertaine à Béjaïa, non pas en raison des accidents de la circulation, encore moins de l'état de route, mais de ces manifestations qui donnent l'impression de s'adresser uniquement aux usagers qui pourtant n'ont rien à voir avec les problèmes posés. «Jusqu'à quand cela durera-t-il?» Une question que se pose tout le monde, notamment lorsque les autorités observent un mutisme déconcertant.