«Sur un air de nouba», une nouvelle production de la chanteuse Beihdja Rahal, est désormais disponible sur le marché, a-t-on appris samedi de l'artiste, établie en France. Il s'agit de deux noubas, «M'djenba» et «Mezmûm», qu'accompagne une traduction des poèmes chantés en français, réalisée par Saâdane Benbabaâli, et en anglais, signée Farouk Tazerouti. Selon Saâdane Benbabaâli, universitaire et co-éditeur, entre autres, d'ouvrages sur la musique andalouse avec Beihdja Rahal, ce double album parle de la joie d'aimer et est un «miroir du coeur de l'amant qui souffre». Dans une présentation de l'oeuvre, le spécialiste de la littérature arabo-andalouse et maître de conférence à l'université Paris III, Sorbonne-Nouvelle, estime que la voix «émouvante» de la chanteuse porte, en plus des pièces connues du répertoire andalou, quelques «perles vouées à l'oubli». Selon lui, ces perles ont été «sauvées grâce à la générosité de Yacine Bensemmane qui a livré à Beihdja Rahal ce que son père, passionné de musique, lui a légué» et grâce à «l'opiniatreté d'une chanteuse désireuse d'offrir à ses auditeurs tout ce qu'elle a appris et ce qu'elle continue de recueillir. Dans leur ouvrage «La Plume, la voix et le plectre», paru en 2008, Saâdane Benbabaâli et Beihdja Rahal définissaient la nouba, signifiant «attendre son tour», comme «une suite de pièces instrumentales et vocales chantées sur des mélodies appartenant à des modes caractéristiques. Elle est exécutée sur des rythmes d'allures différentes se succédant avec une accélération progressive du tempo». Chaque nouba repose sur un mode appelé «tabi» (mode), qui lui donne généralement son nom. Dans l'école algérienne, ils sont au nombre de douze: dîl, m'djanba, h'sîn, raml al-mâya, raml, ghrîb, zîdân, rasd, mazmûm, sîka, rasd ad-dîl et mâya.