Intitulée Passeurs de rêves, la ballade littéraire et artistique est une autre halte qui s'ajoute aux différentes rencontres similaires de Béjaïa. Après une halte forcée suite aux derniers événements qui ont secoué la région, le Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa a renoué avec les rencontres littéraires et artistiques, samedi dernier, à l'occasion de la première sortie officielle du nouveau rendez-vous littéraire de Béjaïa. Cette autre station littéraire et artistique de la ville, la plus culturelle de Béjaïa est ponctuée par une conférence-débat d'un écrivain, essayiste, appuyée en parallèle par une exposition de tableaux de peinture et autre exposition d'arts plastiques entre autres. Ainsi, pour sa première sortie, «la ballade littéraire» a eu à accueillir l'artiste-peintre, Ghadjati, spécialiste en exhibitionnisme abstrait. «Rosée I», «Rosée II», «Chercheur de lumière» «Izuran I, II, III» sont quelques tableaux parmi d'autres sans titre que l'artiste, qui puise son inspiration essentiellement dans l'histoire de l'Algérie et ses diverses cultures, expose dans le hall du Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa du 5 au 10 février en cours. En outre, concernant le rendez-vous littéraire, l'honneur est revenu à la plus discrète des écrivaines algériennes, Fatéma Bakhaï, d'ouvrir le bal des «ballades littéraires et artistiques» de la capitale des Hammadites après l'annulation des premières ballades en raison des émeutes qui ont ébranlé la ville de Béjaïa à l'instar de beaucoup d'autres régions d'Algérie. En effet, celle qui avait laissé une très bonne impression lors de son premier passage au Café littéraire de Béjaïa a été au premier rendez-vous des ballades littéraires et artistiques. Egale à elle-même oh, combien discrète, mais remarquable, la terrible romancière de l'Oranie présentant sa trilogie historique intitulée «Izuran», dira d'emblée: «Notre histoire n'est ni pire ni meilleure que l'histoire des autres pays... Il faut juste l'accepter pour voir d'où nous sommes venus, où sommes-nous et où allons-nous.» «Izuran III», au pas de la Sublime porte qui veut désigner la splendide ville d'Istanbul, est le dernier volet d'une trilogie historique romancée. Après un flash-back sur les deux premiers volets afin de fixer l'assistance, par leur contenu, Bakhaï a fait voyager les présents par son récit qui retrace l'histoire de notre pays à l'époque ottomane, précisément dans le Grand Maghreb avec des personnages qui racontent leur passé dont celui de l'Andalousie à son apogée. Le personnage mythique a pour nom Dounia qui symbolise toutes les héroïnes de notre pays depuis la Kahina, déclame la conférencière de la ballade littéraire et artistique de Béjaïa. L'auteure nous plonge dans ce livre à travers des repères historiques avec tout ce qui caractérise cette période, découverte avec des parallèles historiques, amour, haine, pillage, trahison...En somme, elle décrit, grâce à une histoire romancée, le parcours d'une épaque qui reste globalement méconnue «tellement l'histoire qui nous a été enseignée n'est pas tout à fait ce qu'il fallait nous transmettre. J'ai fouiné dans le travail des historiens, sans prétendre aucunement en être une, afin de simplifier historiquement des étapes importantes dans notre grande histoire», déclare la romancière pour parler globalement de sa trilogie historique. Une fable qui peut se lire séparément, car l'auteur effectue une rétrospective à chaque fois.